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2e dimanche de Carême C - 4 mars 2007

 

Le ciel brille de tous ses feux

La Transfiguration de Jésus : Luc 9, 28-36
Autres lectures : Genèse 15, 5-12.17-18; Psaume 26(27) ; Philippiens 3, 17 - 4,1

Le récit de la transfiguration met en lumière la destinée ultime de Jésus, en marche vers Jérusalem et la crucifixion. Faisant une halte sur la route, Jésus se rend sur une montagne pour prier avec trois de ses disciples. C’est du haut de la montagne, plus proches du ciel, que Pierre, Jean et Jacques entrevoient à l’avance la gloire du Ressuscité. Leur maître mourra dans la douleur, humilié et oublié; mais il se rendra jusqu’au ciel, où il sera accueilli par le Père, et où il sera reconnu et remercié de son œuvre par les prophètes comme Moïse et Élie. La mort atroce de Jésus devient alors son point de départ pour la gloire céleste (9,31).

     
Vers la demeure de Dieu

  Ce récit de la transfiguration nous rappelle que la vie terrestre n’est pas la mesure ultime de notre existence. Il ne s’agit pas, certes, de passer le temps sur terre en attendant le ciel… ni de prendre son mal en patience à cause de l’heureux dénouement prévu, ni moins encore de prêcher la résignation aux pauvres et aux malheureux de ce monde! Non. Il nous est proposé cependant d’affronter les difficultés, les épreuves et mêmes les échecs et les tragédies de notre pèlerinage terrestre, comme autant d’étapes à franchir dans notre lente élévation vers la demeure de Dieu.

  Étant nous-mêmes disciples de Jésus, la croix se dresse aussi sur notre chemin. Elle nous barre la route; et nous ne pouvons l’éviter, si nous voulons rester fidèles à l’appel du maître d’aimer notre prochain dès ici-bas sur terre. Mais la croix, qui paraît avoir le dernier mot sur nos vies fragiles, n’est pas le dernier mot de Dieu sur la vérité de notre existence. Et les souffrances auxquelles nous devons faire face sur terre prennent une profondeur nouvelle lorsque nous les envisageons comme une participation à la mission du Christ. Dans la perspective de notre lente élévation céleste, notre croix, librement assumée, devient la porte du ciel qui s’ouvre à nous.

  Il arrive fréquemment que nous tombions en cours de route, accablés de sommeil (9,32), saisis de frayeur devant l’ombre qui parfois nous entoure (9,34). Si nous acceptons alors de ne rien voir et que nous nous confions au Père miséricordieux, il nous dévoilera le visage rayonnant de son Fils (9,32). Si nous ouvrons notre cœur à sa Parole, il nous convaincra que le chemin choisi par Jésus est bel et bien celui qui mène au ciel, en dépit de la croix qui nous effraie (9,35). Si nous persévérons avec espérance sur la route empruntée par Jésus, nous serons transfigurés à notre tour aux yeux d’autrui, et d’autres pourront entendre du ciel, à notre sujet : « Ceux-là sont mes enfants, écoutez-les!».

  Au bout du compte, ce qui importe, c’est que nous nous rendions tous et toutes à notre ultime destination, où le Père nous attend les bras ouverts. Issus de la poussière de la terre, nous sommes appelés à briller au ciel, mais pour cela, il nous faudra étendre nos bras en croix avec foi.

L'union du ciel et de la terre
Genèse 15, 5-12.17-18

Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux…

  Le beau rêve d’Abraham! Un aîné angoissé de mourir sans progéniture… qui se voit confier un firmament d’enfants à venir. L’alliance conclue entre Dieu et Abraham a pour effet de lier Dieu au sort de la vie sur terre. Le Créateur se mêle de l’avenir de la créature. Avec la force de l’un et la disponibilité de l’autre, le ciel fécondera la terre une deuxième fois. L’alliance de l’humain et du divin conclue dans la vie du patriarche Abraham, père des croyants, concerne certes l’essor de la vie sur terre. Il est question du don d’une nombreuse descendance et du don d’une terre assortie pour que cette humanité future y vive. Comme Abraham, comme nous-mêmes aujourd’hui, Dieu veut que l’aventure humaine sur terre réussisse. Il est prêt à s’y engager avec nous. Il nous propose son alliance, mais comme tout allié, il a besoin de notre collaboration pour assurer la victoire. Néanmoins, l’image choisie par Dieu pour partager son rêve est très parlante. La vie que Dieu propose à Abraham, la vie que Dieu nous propose, ne se fixe pas en chiffres : Compte les étoiles, si tu le peux… (15, 5). La vie que Dieu propose dépasse nos rêves les plus fous : elle n’a tout simplement pas de bornes, comme le firmament (Regarde le ciel 15,5). Enfin, la vie que Dieu propose nous fait briller comme des étoiles qui ne s’éteindraient pas. C’est cette vie divine qui rend le visage du Christ transfiguré « tout autre » (Luc 9,29). Et c’est cette vie impérissable à laquelle nous aspirons du tréfonds de notre âme et à laquelle nous sommes promis depuis la nuit des temps.

Nous sommes citoyens des cieux
Philippiens 3, 17 — 4, 1

  À l’exemple de saint Paul, qui a épousé la croix du Christ, pour rayonner comme lui, nous pouvons investir nos occupations terrestres avec passion, pour que l’amour règne parmi nous et qu’il transfigure notre monde. Ces énergies, nous pouvons aussi les déployer sans crainte de tout perdre, sans ambition de tout contrôler, mais avec sérénité et détachement, pleins de confiance dans la grâce qui nous est faite de devenir des citoyens des cieux.

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2090. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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Le temps de l'épreuve