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5e dimanche ordinaire C - 4 février 2007

 

Laissant tout, ils le suivirent

Jésus appelle ses premiers disciples : Luc 5, 1-11
Autres lectures : Isaïe 6, 1-2a.3-8; Psaume 137(138
) ; 1 Corinthiens 15. 1-11

Les personnes croyantes appelées à vivre en Dieu découvrent petit à petit leur identité d'enfants de Dieu et approfondissent l'alliance que Dieu conclut avec elles. Cela s'opère au cœur même des circonstances de la vie, à partir des qualités reçues, des limites de la personnalité et des espoirs vivaces. Puis, elles saisissent leur mission au cœur du peuple de Dieu et dans la société. Telle fut l'expérience d'Isaïe, de Simon-Pierre, de Jacques et de Jean, ainsi que de Paul; telle est aussi notre expérience dans notre vie de foi.

     
Un appel inattendu

  Les trois disciples, des pêcheurs habitués au travail de nuit, reviennent au petit matin les mains vides et voient Jésus, entouré de la foule et en train d'enseigner. Les trois sont las. Jésus saisit cet instant pour leur donner l'ordre de retourner sur le lac et de jeter à nouveau leurs filets. L'ordre les déconcerte : ne connaissent-ils pas leur métier? Mais, depuis un moment, ils côtoient leur Maître qui a commencé leur formation. Aussi, Pierre, renonçant aux évidences, s'en remet à Jésus qui calme son désarroi.

La confiance de Dieu

  N'est-il pas déroutant de voir comment Dieu invite des hommes qui, selon les apparences, ne sont pas destinés à remplir la mission d'aller vers les humains pour leur enseigner le bonheur et leur permettre de rencontrer Jésus Christ? Dieu se révèle comme celui qui choisit sans tenir compte apparemment des vertus du messager.

Une expérience profonde et déterminante

  La pêche abondante, voire surabondante, qui est de l'ordre du surnaturel, plonge Pierre dans l'expérience inévitable de la distance absolue et infranchissable entre Jésus et lui-même. Il est profondément bouleversé, remué intérieurement : Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur (v. 8). Constatant son indignité, son impuissance et la fragilité de sa personnalité, Pierre va-t-il s'enfermer dans une sorte de dépit? Quelle réponse les trois disciples donneront-ils? Ils feront confiance, et deviendront capables de surmonter le fossé entre leur personne et la tâche qui leur est confiée.

Une mission dans la communauté

  La mission ainsi que l'appel viennent de Dieu qui s'en remet à Pierre et à ses compagnons (v. 10). Comment la mission qui apparaît disproportionnée deviendra-t-elle possible? Elle se poursuivra grâce à la présence de Jésus qui, par sa parole, dissout l'effroi des disciples, Jésus encourage Pierre : Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras (v. 10).

  Dès lors, la réponse des trois est radicale : Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent (v. 11). Et, depuis, l'Esprit Saint que le Ressuscité envoie à l'Église, corps du Christ, assiste les membres du peuple de Dieu dans leur mission.

Une conscience vive de la présence de Dieu
Isaïe 6, 1-2a.3-8

  Pour les apôtres, l'expérience de Dieu s'est vécue dans la vie quotidienne, Pour Isaïe, la rencontre personnelle avec Dieu se déroule dans le cadre d'une liturgie au Temple, le lieu de résidence de Dieu. Quelle représentation de Dieu, avons-nous, dans ce récit autobiographique? Quelle est l'attitude d'Isaïe?

  Le récit, qui évoque l'époque syro-éphraïmite, vers 740 av. J. C., se divise en trois parties (vv. 1-5; vv. 6-7; vv. 8-13). Il décrit Dieu en majesté : il est le souverain de l'univers, siégeant sur un trône, entouré de séraphins, lesquels indiquent les attributs de la royauté de Dieu; puis, après la vision, le prophète est choisi; ensuite, il est envoyé en mission. À prime abord, l'image de Dieu apparaît écrasante, effrayante, à cause de sa position dominante. La vision plonge le prophète dans une quasi-terreur : Malheur à moi! « Je suis réduit au silence » (traduction littérale), car je suis un homme aux lèvres impures (v, 5). Dans le cas présent, il ne s'agit pas d'actes mauvais qui ont été commis, mais d'une perception intense.

  En fait, le prophète prend une vive conscience qu'il appartient au monde « d'en-bas », le monde « impur », « de la chair », dira plus tard Paul. À l'opposé, Dieu seul est parfaitement pur, le trois fois saint (v. 3). Il appartient au monde « d'en-haut ». Cependant, bien que sa transcendance soit infinie, Dieu ne reste pas à distance de ses créatures : il agit en envoyant un prophète auprès du peuple qui est devenu sourd à sa voix.

  Bien que la mission est remplie d'incertitudes et qu'elle risque de ne pas ne donner peut-être pas les résultats escomptés, bien qu'elle comporte des épreuves, le prophète se porte volontaire et accepte d'être envoyé pour ouvrir les yeux et les oreilles : Va et tu diras à ce peuple Écoutez, écoutez, même si vous ne comprenez pas; regardez, regardez, même si vous ne discernez pas (v. 9). Dans le conflit que vous vivez, au lieu de se fier aux manoeuvres de certains hommes, que le peuple mette sa confiance en Dieu.

Un repère fondamental
1 Corinthiens 15, 1-11

  L'appel et la mission de Paul, l'apôtre du Christ, le plus petit (v. 9) se situent dans la lignée de la vocation d'Isaïe et des premiers disciples, les piliers de l'Église naissante. Les lettres de l'apôtre rendent compte de ses courses apostoliques et de son enseignement solide, ancré dans le mystère de la mort et de la résurrection de Jésus. Toute la prédication de l'apôtre des païens parmi les disciples-compagnons de Jésus, est fidèle à la Tradition (vv. 3-5).

  Paul ne résume-t-il pas son expérience indicible de Jésus Christ lorsqu'il affirme : ...ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et la grâce dont il m'a comblé n'a pas été stérile (v. 10 )?

  Son engagement total, son dévouement exemplaire ne s'expliquent-ils pas par la nécessité d'annoncer Celui qui l'a appelé? Ne place-t-il pas la vie de ses frères et sœurs au-dessus de la sienne? Le partage de sa foi avec la communauté s'impose d'emblée et le conduit a l'action de la grâce en lui et dans les autres : ...je me suis donné de la peine plus que tous les autres; à vrai dire, ce n'est pas moi, c'est la grâce de Dieu avec moi (v. 10).

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2086. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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