Une nouvelle vivifiante

Jésus apparaît à ses disciples : Jean 20, 19-31
Autres lectures : Actes 5, 12-16 ; Psaume 117(118) ; Apocalypse 1, 9-11a.12-13.17-19

La première lecture d’aujourd’hui (Actes 5, 12-16) peint un tableau, probablement idéalisé de la vie de la communauté chrétienne dans les premières années qui ont suivi la résurrection du Christ. On constate son enthousiasme. Plusieurs personnes adhèrent au Christ. La majorité des disciples du Sauveur croient que la fin du monde est proche car son second retour serait imminent. Ainsi la communauté chrétienne se sent privilégiée. Ses membres sont sauvés car ils ont rempli les exigences du Seigneur pour avoir accès au Royaume. Ils ont reconnu que Jésus est Dieu et Sauveur et ils ont reçu le baptême. En plus les témoins oculaires de la Résurrection sont encore vivants et ils peuvent attester de l’authenticité des faits rapportés dans leur prédication.

Un contexte plus difficile

      À l’époque de l’évangéliste Jean, la plupart des témoins qui avaient connu le Christ sont décédés. La fin du monde tarde à venir. Les chrétiens et les chrétiennes sont persécutés à cause de leur foi. Plusieurs ont même trouvé la mort parce qu’ils proclamaient haut et fort leur appartenance au Christ. Dans ce contexte plusieurs enfants du Père voient leurs convictions profondes ébranlées. L’ennemi le plus insidieux de la foi, le doute, commence à faire des ravages dans la conscience chrétienne. Jean veut rectifier cet état de choses. Il rédige son Évangile pour raviver la confiance défaillante des siens. L’épisode relaté aujourd’hui comporte plusieurs éléments qui tentent d’atteindre cet objectif.

Un message d’espoir

      Dans la Bonne Nouvelle d’aujourd’hui, Jean démontre que la présence de Jésus défait tous les obstacles. En effet, les murs d’un édifice ne l’empêchent pas d’être au milieu de ses disciples. Jésus continue donc d’être présent malgré la résistance humaine que rencontre son message d’amour. En plus le Seigneur est toujours actif à travers ses envoyés. Les premiers apôtres ont reçu du Sauveur son souffle qui, comme la respiration du Père lors de la création d’Adam, donne la vie. Mais cette vie transforme radicalement les fils d’Adam. Ils deviennent grâce à ce souffle, l’Esprit, des fils et des filles du Père. Et les apôtres ont nommé des successeurs qui continuent de répandre l’Esprit vivifiant du Christ aux hommes et aux femmes de bonne volonté. Voilà tout un message d’espoir rédigé par Jean !

Une grande béatitude

     Dans cet épisode, le Christ ressuscité affirme aussi que les disciples qui croiront en lui sans l’avoir côtoyé durant sa vie terrestre (notamment les contemporains de l’évangéliste), connaîtront une félicité supérieure aux gens qui l’ont connu en Israël. En effet les enfants de Dieu de la deuxième génération sont déjà dans le régime spirituel de la foi lorsqu’ils adhèrent au Christ. Ils ne sont pas prisonniers, comme Thomas, d’une perception basée sur l’existence terrestre de Jésus. Leur esprit est plus large, délivré de l’image matérielle de l’homme de Nazareth, le fils de Marie et de Joseph. Leur démarche religieuse est donc facilitée car leur cœur est déjà orienté vers l’éternité de la Trinité.

Un message actuel

     Ce message rédigé depuis des siècles a encore des résonances actuelles. Les ennemis de la foi n’ont pas encore disparu. Les membres de l’Église ont encore besoin de savoir que le Christ est toujours présent et qu’il agit constamment. En plus, les fidèles d’aujourd’hui n’ont pas connu Jésus de Nazareth durant sa vie terrestre. Ils rencontrent donc le Christ comme les disciples de la seconde génération chrétienne. Il est donc réjouissant de se rappeler que nous avons la meilleure part du gâteau lorsque nous entrons en contact avec le Seigneur de cette manière.

Source: Le Feuillet biblique, no 2096. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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