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2e dimanche de Carême A - 17 février 2008
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Appel et promesse La Transfiguration de Jésus : Matthieu
17, 1-9 À chaque année, durant le Carême, les chrétiens et les chrétiennes sont appelés à délaisser tout ce qui compose leur sécurité pour se lancer dans l’aventure chrétienne dont la fête de Pâques constitue l’aboutissement, la fête de l’ultime promesse. Aujourd’hui la liturgie de la Parole nous présente deux exemples d’hommes invités par Dieu à prendre le chemin de l’audace. Abraham, le père des croyants La première lecture nous présente un appel fondamental : l’invitation faite à Abraham. Yahvé lui demande de tout abandonner. Il est facile d’imaginer comment Abraham a pu être désorienté devant cette sollicitation radicale. En contrepartie, Dieu lui promet une descendance; ce qui représente pour un homme de l’époque d’Abraham le bien le plus précieux. Et dans le cas d’Abraham, sa descendance sera infinie. Abraham, confiant, accepte l’invitation contenue dans l’appel divin. S’appuyant uniquement sur la parole de Yahvé, Abraham s’élance vers l’inconnu. Les apôtres L’Évangile nous présente un autre appel plus spectaculaire. Il faut cependant situer cet appel dans son contexte évangélique. La Passion approche. La foule a délaissé Jésus. Elle ne comprend pas que Jésus apporte d’abord un salut spirituel plutôt que politique. Les autorités religieuses d’Israël veulent éliminer ce personnage gênant qui prétend être Dieu. Jésus décide donc de concentrer son énergie sur ses intimes, les apôtres qui ont partagé sa vie depuis des mois. En plus Pierre a vu la lumière dans la noirceur lors de la confession de Césarée. Dieu lui a donné la force d’abandonner ses convictions les plus essentielles en admettant un fait inconcevable pour un Israélite : Jésus, un être humain, est aussi Dieu. Pierre a donc vécu une formidable transformation intérieure. Il a accepté d’abandonner la sécurité de son éducation religieuse antérieure pour se diriger vers une lumière nouvelle et inconnue. Maintenant un geste extérieur de Dieu va solidifier cette conversion. Deux autres disciples, Jacques et Jean, vont aussi assister à cette manifestation miraculeuse. Un spectacle majestueux Matthieu a écrit son œuvre sacrée pour des personnes juives. Il a donc intégré dans son récit tous les éléments qui, dans l’Ancien Testament, font partie d’une manifestation divine : la lumière, la blancheur, la nuée, la voix du ciel, l’apparition de deux morts. Ainsi il voulait convaincre ses lecteurs de l’origine divine de la Transfiguration. Plusieurs analystes de l’Écriture Sainte considèrent ces éléments comme des modes d’expression littéraire. D’autres ne rejettent pas la possibilité d’un authentique événement miraculeux. Au-delà de cette discussion, le point crucial reste l’appel et la promesse donnée aux apôtres. « Écoutez-le » Les apôtres sont appelés dans cet épisode à écouter Jésus. L’audition de ses paroles ne suffit plus. Il faut que son message soit compris, écouté, intégré. Ses enseignements qui bouleversent des convictions antérieurement acquises ne doivent pas entrer par une oreille et sortir par l’autre. Ils doivent demeurer dans l’esprit des disciples, car ceux-ci auront seulement cet enseignement comme réconfort et appui dans les épreuves qui s’annoncent. Mon Fils bien-aimé La déclaration du Père sur la relation filiale amoureuse qui l’unit à Jésus constitue la promesse de cette scène. Les apôtres peuvent sans crainte abandonner la sécurité de leurs connaissances religieuses acquises pour s’ouvrir à la nouveauté prêchée par Jésus. En effet, cet homme est de condition divine : il est Fils de Dieu. Sa doctrine est infiniment plus valable que la formation transmise par l’élite religieuse d’Israël. La présence de Moïse et d’Élie en compagnie du Christ lors de cette apparition appuie la promesse du Père. Les deux hommes représentent l’Ancien Testament. Moïse incarne les cinq premiers livres de l’Écriture et Élie représente les prophètes qui ont suivi. Le Père n’indique pas que le législateur et le prophète sont les maîtres qu’il faut écouter. Il désigne plutôt Jésus, son Fils. Les disciples sont donc invités à prendre la route indiquée par le Christ. Le chemin du Seigneur est le seul véritable puisque c’est l’homme-Dieu qui le révèle. Aujourd'hui Les membres des diverses assemblées chrétiennes sont donc conviés aujourd’hui à se dépouiller de leurs conceptions spirituelles qui n’émanent pas du Christ. « Écoutez-le » est toujours l’appel du Père adressé à tous les croyants et les croyantes de notre époque. Le Carême constitue donc le temps privilégié pour faire le grand nettoyage du printemps dans sa démarche spirituelle. Ainsi, à Pâques, avec un cœur allégé de ses éléments mondains, les enfants de Dieu pourront goûter pleinement la joie pascale. Collaborateur du projet de salut 2 Timothée 1, 8b-10 Cet extrait de la Seconde lettre à Timothée comporte aussi un appel et une promesse. Timothée est appelé à répandre la Bonne Nouvelle. Mais Paul ne cache pas au disciple que cette annonce comporte une part de souffrance. L’Évangile de Jésus Christ, est susceptible d’être rejeté, car il est scandaleux pour les juifs (un homme qui prétend aussi être Dieu) et ridicule pour les païens (un messie crucifié comme le pire des criminels). Timothée sera probablement persécuté et raillé durant sa mission. Mais Paul lui promet la force de Dieu. Le disciple ne doit donc pas craindre d’agir puisque cette énergie dépasse tout ce qui est humain. Elle dépend uniquement de Dieu et de son projet. Dieu va rendre Timothée plus fort, car il souhaite le salut de tous les hommes. Il a besoin de personnes comme Timothée pour réaliser ce projet caché depuis le début des temps, mais révélé seulement depuis la résurrection du Christ. Les disciples actuels sont dans la mouvance de Timothée. Leur principale mission est de répandre l’Évangile. Ils sont donc particulièrement concernés par cette deuxième lecture qui énonce la mission de l’Église et la promesse toujours présente du Père.
Source: Le Feuillet biblique, no 2131. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.
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