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Commémoration des fidèles défunts - 2 novembre 2008

 

 

Heureux le serviteur en état de veille !

Paraboles sur la vigilance : Luc 12, 35-38.40
Autres lectures : Sagesse 2, 1-4a.22-23 ; Psaume 26(27) ; Romains 8, 14-17

En ce dimanche, l'Église nous invite à commémorer nos défunts. Quelle lumière les écrits bibliques peuvent-ils projeter sur notre relation à nos disparus, ainsi que sur notre attitude face à la mort et à la vie? D'une part, l'extrait du livre de la Sagesse présente certains hommes désabusés, désillusionnés, qui nient l'existence d'un au-delà avec Dieu. D'autre part, l'évangile fait place à des croyants qui vivent dans l'attente du Seigneur. Celui-ci, symbolisé par le maître de maison, reconnaît et accueille les serviteurs fidèles en les servant avec joie. Paradoxale inversion des rôles, étonnante attitude d'égalité et de fraternité qui nous oblige à changer de regard!

Les lectures bibliques d'aujourd'hui pourraient déclencher de la crainte ou de la peur chez certains croyants. Il faut se préserver de cette réaction et observer que deux attitudes sont décrites pour caractériser le temps de l'attente. Insistons sur la page d'évangile proposée à notre méditation.

Deux brèves paraboles
La première parabole met en scène un maître de maison qui s'éloigne pour une fête de noces. Il rentrera sûrement à une heure tardive et indéterminée, mais l'absence vraisemblablement ne se prolongera pas pendant des mois. Évidemment, les serviteurs reçoivent la charge de veiller. La deuxième parabole (vv. 39-40) dont on ne retient que la finale présente un cambrioleur qui perce le mur d'une maison. La pointe des deux récits se situe dans l'appel à un état de constante vigilance, alors que la pensée et le cœur sont tout éveil.

Jésus, le Maître, en était de service
L'aspect à la fois déroutant et réjouissant de la première parabole se situe dans la conduite du maître à son retour. Quel bonheur il ressent à la vue de ses serviteurs en état de veiller ! Pourtant, ces derniers sont là où ils doivent se trouver, mais ils auraient pu, dans leur liberté humaine, passer outre aux exigences. En somme, ils ont été fidèles, en état de veille; ils ont bien vécu le temps de l'absence du maître.

Ce maître qui symbolise Jésus proclame une béatitude à l'égard des serviteurs et il passe de la parole à l'acte : Heureux les serviteurs... En vérité, je vous le déclare, il prendra la tenue de travail, les fera mettre à table et passera pour les servir (v. 37).

Quelle transformation de situation pour les serviteurs ! Quelle promotion sans proportion! Quelle surabondance ! Le maître s'établit dans le rôle de serviteur; son comportement ne crée pas de différence entre maître et serviteurs. Il supprime le besoin de dominer, d'assujettir, d'écraser afin d'établir une égalité dans les relations. Dieu est celui qui sert. On se remémore immédiatement le geste de Jésus à la dernière cène (Jean 13, 1-20). Aussi, la section dans laquelle les paraboles s'intercalent relate le voyage de Jésus vers Jérusalem (Luc 9, 51 - 19, 28). Le Maître est en état de départ.

Tenir son regard fixé sur la Présence qui vient et viendra
La seule attitude qui sied à ceux qui mettent leurs pas à la suite de Jésus est celle de veiller, en abolissant les frontières entre les humains. Ni maître ni subordonné mais des humains qui fraternisent, s'entraident et s'activent résolument et passionnément afin de changer des comportements millénaires d'égoïsme et de violence. Utopie ? Ou perception de ce qui se passe, de la réalité concrète à l'heure de la mondialisation de la pauvreté, conscience de l'injustice faite à d'autres humains de la planète ? Ou encore, profonde conviction que le message de Jésus dont nous sommes les témoins oblige chacun à se réorienter constamment pour que la vie triomphe? Nous sommes constamment invités à continuer l'œuvre de Dieu en n'oubliant pas qu'à tout instant il peut nous être demandé d'en rendre compte. Ce faisant nous rejoignons dignement nos frères et sœurs défunts qui ont vécu en état de veille et qui nous ont devancés auprès du Seigneur.

La justice vécue selon l'orientation que Jésus a donnée au cœur de sa vie est en fait la justice telle que voulue par Dieu. Notre regard est donc tourné vers le présent où Dieu est déjà là en nous accompagnant dans les malheurs et les vicissitudes inhérentes à la condition humaine. Ne fait-il pas constamment irruption dans nos vies et dans l'histoire de façon imprévisible ?

Notre regard est tourné vers l'avenir, dans l'espérance que l'accomplissement de l'œuvre de Dieu va advenir. Dans l'extrait choisi de l'Épître aux Romains, Paul rappelle que nous sommes les enfants de Dieu à qui nous nous adressons en l'appelant Abba ! Père ! (8, 14-17). Avec confiance, à la suite de Jésus et de tous nos frères et sœurs défunts, nous travaillons sereinement et nous attendons ensemble la rencontre définitive du Christ de l'univers et de toute l'humanité.

Pour votre réflexion....

Nos défunts, les atteindre dans le cœur de Dieu...

  • Il n'est d'autre chemin, pour rejoindre nos chers défunts qui ne sont pas dans un ailleurs, mais qui sont au-dedans de nous, comme Dieu lui-même, que d'intérioriser notre vie. Il s'agit d'atteindre au niveau le plus profond de l'existence, car c'est là, dans ce cœur à cœur avec le Seigneur que nous retrouverons, éternisé, le visage de tous ceux que nous aimons... et avec lequel nous pouvons toujours échanger la même respiration de tendresse que dans les suprêmes moments d'ici-bas : qui est le Dieu Vivant en qui tout est vie (M. Zundel, dans Ta Parole comme une source, Anne Sigier, 1987

 

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2159. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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