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Christ, Roi de l'univers B - 22 novembre 2009

 

 

Un roi pas comme les autres

Jésus devant le tribunal romain : Jean 18, 33b-37
Autres lectures : Daniel 7, 13-14 ; Psaume 92(93); Apocalypse 1, 5-8

 

En ce dernier dimanche de l’année liturgique, l’Église proclame que Jésus est le Roi de l’Univers. Voilà un titre que bien peu de nos contemporains aiment donner à Jésus. Plusieurs ne sont pas des admirateurs de la royauté. Sans compter que les mésaventures des familles royales de notre temps font hésiter à associer Jésus avec la royauté. Pourtant, Jésus lui-même quand il a commencé à annoncer l’Évangile de Dieu disait : Les temps sont accomplis, le règne de Dieu est tout proche (Mc 1,15). Nous sommes hommes et femmes de foi. Nous croyons en Jésus. Nous cherchons à suivre le chemin tracé par l’Évangile. Nous ne pouvons donc ignorer le mystère qui est au cœur de l’enseignement de Jésus, lui qui est venu annoncer et instaurer le Royaume de Dieu. Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus déclare à Pilate : Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix (Jn 18,37). Il importe de dépasser nos appréhensions en face de la royauté pour commencer à entrer dans le mystère du Règne de Dieu et à vivre de sa vérité.

Le Fils de l’homme qui vient de Dieu

     Confesser Jésus comme Roi de l’Univers, c’est d’abord reconnaître en lui celui qui vient de Dieu. Quand Jésus parle de lui-même dans les évangiles, il utilise l’expression « le Fils de l’homme ». Il se présente ainsi comme celui qui accomplit la vision du prophète Daniel que nous avons entendu dans la première lecture : Je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme ; il parvint jusqu’au Vieillard, et on le fit avancer devant lui (Dn 7,13). Ainsi Jésus déclare à Nicodème : Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme (Jn 3,13). C’est aussi ce que révèle l’hymne chrétien très ancien que Paul cite dans sa Lettre aux Philippiens : Lui qui était dans la condition de Dieu, il n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l'égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix (Ph 2,6-8).

Un roi selon le cœur de Dieu

     Confesser Jésus comme Roi de l’Univers, c’est aussi découvrir une autre façon d’être roi. Contrairement aux rois de ce monde, Jésus ne cherche pas à dominer mais à servir. Il s’abaisse et donne sa vie. Il nous l’a redit, il y un peu plus d’un mois, le 18 octobre dernier, 29ème dimanche du temps ordinaire : Vous le savez : Ceux que l’on regarde comme chefs des nations païennes commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur. Celui qui veut être le premier sera l'esclave de tous : car le Fils de l’homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude (Mc 10,42-45). Ainsi, il n’est pas surprenant qu’au moment où nous célébrons la royauté du Seigneur Jésus sur l’Univers, nous proclamions un extrait de sa passion. Jésus manifeste sa royauté au moment où il donne sa vie pour nous, au moment où il s’abaisse jusqu’à l’anéantissement. Pendant son procès, Pilate lui demande : Es-tu le roi des Juifs ? (Jn 18,33). Et Jésus de répondre : Ma royauté ne vient pas de ce monde ; si ma royauté venait de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Non, ma royauté ne vient pas d’ici (18,36).

     Jésus s’est abaissé, il s’est fait l’un de nous, et il a pris sur lui notre mort. En cela, il a réalisé en sa personne l’idéal du roi selon le cœur de Dieu, un idéal que les rois d’Israël n’ont jamais su réaliser pleinement. Parole du Seigneur Dieu : Malheur aux bergers d’Israël qui sont bergers pour eux-mêmes ! N’est-ce pas pour les brebis qu’ils sont bergers ? Au contraire ! vous buvez leur lait, vous vous êtes habillés avec leur laine, vous égorgez les brebis grasses, vous n’êtes pas bergers pour le troupeau. Vous n’avez pas rendu des forces à la brebis chétive, soigné celle qui était faible, pansé celle qui était blessée. Vous n’avez pas ramené la brebis égarée, cherché celle qui était perdue. Mais vous les avez gouvernées avec violence et dureté. Elles se sont dispersées, faute de berger, pour devenir la proie de toutes les bêtes sauvages. Mon troupeau erre de tous côtés, sur les montagnes et sur les hautes collines ; mes brebis sont dispersées dans tout le pays, personne ne va les chercher, personne ne s’en occupe (Ez 34,2-6).

Un roi qui se fait proche et qui veut être imité

     Confesser Jésus comme Roi de l’Univers, c’est encore apprendre à servir comme lui. Quand il contemple comme un Fils d’homme qui se présente devant Dieu, le prophète Daniel signale qu’il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et toutes les langues le servirent (Dn 7,14). Saint Jean, dans l’Apocalypse, écrit à propos de Jésus : À lui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, qui a fait de nous le royaume et les prêtres de Dieu son Père, à lui gloire et puissance pour les siècles des siècles. Amen (Ap 1,5-6). C’est donc dire que Jésus, notre Roi, continue de se faire proche de nous et qu’il veut nous transformer à son image et à sa ressemblance.

     Célébrer la royauté de Jésus sur l’Univers nous engage donc à prendre au sérieux notre mission de baptisés. Les rois des nations païennes leur commandent en maîtres, et ceux qui exercent le pouvoir sur elles se font appeler bienfaiteurs. Pour vous, rien de tel ! Au contraire, le plus grand d’entre vous doit prendre la place du plus jeune, et celui qui commande, la place de celui qui sert. Quel est en effet le plus grand : celui qui est à table, ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Eh bien moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert (Lc 22,25-27). Après leur avoir lavé les pieds, il reprit son vêtement et se remit à table. Il leur dit alors : “Comprenez-vous ce que je viens de faire ? Vous m’appelez ‘Maître’ et ‘Seigneur’, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous” (Jn 13,12-15).

Un roi qui reviendra bientôt

     Confesser Jésus comme Roi de l’Univers, c’est enfin demeurer en tenue de service dans l’attente active de son retour. Ce retour, cette deuxième venue dont Jésus nous a parlé dimanche dernier, ils sont assurés. Voici qu’il vient parmi les nuées, et tous les hommes le verront, même ceux qui l’ont transpercé (Ap 1,7). Puissions-nous d’ici là confesser notre foi non seulement en parole, mais en marchant sur les traces de notre Roi. En écoutant sa voix, nous pourrons comme lui rendre témoignage à la vérité. Le Seigneur est roi ; il s’est vêtu de magnificence, le Seigneur a revêtu sa force (Ps 92 (93), 1).


Yvan Mathieu, SM

Source: Le Feuillet biblique, no 2205. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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Le fils de l'homme est proche