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15e dimanche ordinaire A - 13 juillet 2014

 

De vieux récits toujours neufs

 

Parabole du semeur : Matthieu 13, 1-23
Autres lectures : Isaïe 55, 10-11; Psaume 64(65); Romains 8, 18-23

 

La lecture brève de ce passage d’évangile nous amène à nous interroger sur trois situations. On nous présente d’abord le Maître venant se reposer au bord du lac au sortir de la maison. Il pense s’y trouver seul mais une foule immense se rassembla auprès de Lui. Jésus décide alors de monter dans la barque (Mt 13, 2). Puis, il choisit de s’adresser en paraboles à cette foule bigarrée. Enfin, il demeure mystérieux concernant le message à tirer de cette parabole. Prenons une à une ces décisions prises spontanément par Jésus pour en découvrir le pourquoi et le sens.

La prédication dans la barque

     Lors d’un voyage en Israël, notre guide nous a conduits vers ces lieux où Jésus, plus d’une fois, s’est probablement adressé à la foule. Ce guide nous a fait alors remarquer que la surface et l’ampleur du lac interviennent sur la qualité de l’acoustique. Ils servent de micro naturel. Il est facile d’ailleurs de le constater soi-même lorsque nous nous trouvons au bord du fleuve ou de la mer. Jésus a donc choisi un élément naturel pour s’assurer d’être entendu. Ce qu’il avait à dire nous semble de prime abord d’une grande importance. Jésus ne parle jamais sans poursuivre un but débouchant sur un message pertinent. Il parle en vue d’ouvrir les cœurs et les intelligences. Et pour cela, il prend les moyens mis à sa portée. Et nous, aujourd’hui, est-ce que nous négligeons ou affectionnons les moyens de communications mis à notre disposition par la technologie? La foi se transmet différemment selon les époques. Le petit catéchisme avec questions et réponses a perdu sa raison d’être. Sans en minimiser à outrance la pédagogie, disons qu’elle a plutôt servi la mémoire et cela au détriment de la compréhension. On apprenait par cœur ce qu’il fallait mettre en pratique avec le cœur. Tant mieux si, pour plusieurs, la méthode a servi. À nous de faire le point dans nos propres vies.

L’emploi de la parabole

     Jésus leur dit beaucoup de choses en paraboles (Mt 13, 3). La parabole a pour effet de fixer l’attention. Quelqu’un l’a même comparée à la bande dessinée. En effet, cette dernière a le don d’illustrer et de concrétiser le message au cœur du récit. Elle peut rejoindre des lecteurs de tous âges. Je connais des adultes sérieux qui raffolent des « cartoons ». La parabole vient elle aussi jouer ce rôle auprès des auditeurs rassemblés autour de Jésus. En employant le grain et l’action du semeur : Voici que le semeur est sorti pour semer (v 3), Jésus choisit un geste connu de tous car ces gens faisaient partie, pour la plupart, d’une communauté rurale et agricole. Tout cela nous permet d’avancer que Jésus, en bon pédagogue, part de la vie des auditeurs pour leur livrer son message.

Le message en question

     Certains s’attarderont sur les grains perdus au bord du chemin et qui ont fait la joie des oiseaux (v. 4), d’autres se désoleront du fait qu’ils sont tombés sur le sol pierreux (v. 5) et qu’ils se sont desséchés faute de racine et ont été brûlés par le soleil (v. 6) ou sur ceux étouffés par les ronces (v. 7). Enfin, les plus nombreux, se réjouiront de la fécondité des autres tombés sur la bonne terre et qui ont donné du fruit (v. 8). Un exemple tiré de mon expérience m’a aidée à saisir le rôle du bon grain. L’été dernier, j’ai été invitée à célébrer les 60 ans de mariage d’un couple de ma famille immédiate. Ce couple n’avait eu que deux enfants. Mais cette merveilleuse fidélité a permis la venue au jour de six petits-enfants et de onze arrière-petits-enfants. Quelle fécondité! Tout ce grand et petit monde célébrant les arrière grands-parents en était la preuve évidente. Comme les champs qui ondulent sous le vent à l’automne, les épis témoignent de la qualité de la semence. Ils serviront à nourrir ceux et celles qui les moissonneront. La promesse des débuts a porté fruit.

La bonne terre fructueuse

     Après avoir médité, une fois de plus, ce texte de Matthieu, je me suis posé la question, la seule qui importe, à mon sens : Comment devenir une bonne terre qui porte des fruits? Pour emprunter une expression bien connue, je répondrais : en devenant une inconditionnelle de l’évangile. D’aucuns argueront qu’ils relisent toujours les mêmes textes. Mais en a-t-on saisi tout le sens ? Il est important, avant de lire, de ne jamais négliger d’implorer l’Esprit. Les pages lues et relues s’éclaireront alors d’une lumière nouvelle. Bonne relecture!

 

Ghislaine Salvail, SJSH

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2403. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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