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5e dimanche de Pâques A - 18 mai 2014

 

La voie vers l'Absolu

 

Jésus, chemin vers le Père pour ceux qui croient en lui : Jean, 14, 1-12
Autres lectures : Actes 6, 1-7; Psaume 32(33); 1 Pierre 2, 4-9


Jésus tente de rassurer ses apôtres dans la Bonne Nouvelle de cette célébration. En effet, Jean souligne que c’est l’heure où  Jésus passait de ce monde à son Père. Devant cette séparation prochaine, les disciples sont désemparés. Jésus va donc essayer de leur faire comprendre que son absence physique sera compensée par sa présence spirituelle qui les rendra plus forts.

La destination finale

     Avant de détailler sa position, Jésus tente de calmer les angoisses de ses proches en affirmant que la mort n'est pas le dernier mot de l'existence. La maison du Père existe. Après sa mort, Jésus s'y rendra pour préparer une place à toutes les personnes qui auront cru en Lui. Il affirme que tous pourront pourront habiter la maison du Père. Le Christ ne fera aucune discrimination sauf sur le critère de la foi. Et, par la suite, il reviendra chercher les siens. Mais le Christ ne peécise pas la date de son retour. Cela a dû chicoter les apôtres car Thomas veut plus de détails sur la maison du Père. La réponse fournie par le Christ à sa question ne comporte pas de date. Au fil de sa prédication, plusieurs ont voulu que le Christ annonce le moment de son retour. Il a toujours affirmé que le Père est le seul à connaître cet instant. Malgré cet avertissement, plusieurs baptisés ont tenté de connaître cette date en interprétant les récits de la fin des temps contenus dans la Bible. Si ces baptisés avaient vraiment compris la réponse donnée à Thomas et à Philippe, ils auraient cessé cette recherche stérile. Le Christ ne cesse de venir dans notre monde. Au lieu de spéculer sur l'avenir, ils devraient plutôt apprécier le don spirituel actuel du Christ et le communiquer à toute personne de bonne volonté.

La foi

     La foi consiste à croire en Jésus. Croire en lui signifie d'abord une reconnaissance du fait qu'il est Dieu.  Le Seigneur n'est pas un simple être humain qui a décidé d'appartenir au Père, d'être son envoyé. Il prétend plutôt que le Père est en Lui. La préposition « en » exprime la communion intime qu'il entretient avec le Père. Jésus affirme sa nature divine en s'identifiant au Père : Vous me connaissez, vous connaissez aussi mon Père.

Les incroyants

     Dans la deuxième lecture (1 Pierre 2, 4-9), Pierre confirme les propos du Seigneur. Dans la première Alliance, le lieu de la présence divine était un temple matériel: le Temple de Jérusalem. Cet édifice pouvait être détruit. Dans le cadre de la Nouvelle Alliance, Jésus est le lieu de la présence divine au milieu du monde. Toutes les personnes qui croient en Jésus sont des pierres vivantes qui font partie du nouveau Temple. Jésus est la pierre fondatrice de ce temple spirituel. Malheureusement, des personnes rejetteront le Christ. Elles refuseront de croire qu'un être humain puisse aussi être Dieu. Elles n'auront aucun problème à voir en Jésus un prophète éloquent, un guérisseur formidable ou un maître spirituel, mais refuseront d'affirmer que Jésus est aussi le Fils du Père. Malheureusement, qui refusera de croire s’exclue du salut. Jésus, la pierre fondatrice, devient donc pour les incroyants une pierre d'achoppement sur laquelle on bute, un rocher qui fait tomber. Il ne faut pas conclure que Pierre visait ici uniquement le peuple de la première Alliance dont les autorités religieuses ont condamné Jésus à la croix. D’une génération à l’autre, il y aura toujours un nombre impressionnant d’êtres humains qui buteront sur la pierre d’angle, le Christ, et qui en toute liberté le rejetteront hors deleur existence, de leur coeur. Elles subiront le même sort tragique que les fils et les filles d'Abraham qui ont refusé d'obéir à la Parole.

Le chemin

     L'être humain vit dans un univers limité. Le temps est une de ces limites. Une personne naît, vit et meurt. L'espace constitue une autre limite humaine fondamentale. Tous les gens doivent se déplacer pour aller d'un point A au point B. Chaque personne occupe un espace limité dans l'univers (poids, grandeur). Ainsi l'être humain doit constamment voyager. En plus des voyages physiques, les personnes font aussi un voyage intérieur. Les gens sont animés par une quête, une recherche de sens. L'humanité se pose des questions sur son origine et sa finalité. Jésus prétend dans l'évangile qu'il est l'unique chemin qui permet de découvrir des réponses à toute cette quête de sens.

     Jésus constitue la seule voie qui permet d'accéder à la vérité parce qu'il est la Vérité. Les personnes qui acceptent le Seigneur comme Dieu ont trouvé l'Absolu, la réponse ultime à leurs questions. Il faut rappeler que cette réponse ne satisfait pas seulement la dimension intellectuelle de l'être humain. Elle rejoint ce qu'on appelle le cœur, cette dimension mystérieuse de la nature humaine où la liberté s'exerce. Ainsi comblés, les gens ne sont plus ballotés d'une philosophie de vie à une autre. Comme Jésus le dit si bien, ils demeurent en Dieu. Le mot rapporté par Jean n'est pas innocent. Une demeure n'est pas un lieu de passage comme un hôtel. C'est plutôt la résidence d'une personne, son lieu d'ancrage dans le monde. Mais cette permanence n'égale pas passivité. Comme le souligne Jésus, il est le chemin qui même vers la Vie.

La Vie

     Jésus aurait pu affirmer qu'il était uniquement un chemin qui menait vers la Vérité. Mais il va plus loin. Il soutient qu'il est le chemin qui mène vers la Vie. Les apôtres n'ont pas compris cette proposition audacieuse quand Jésus était physiquement avec eux. Ils avaient déjà du mal à reconnaître sa nature divine de Fils. Il suffit d’écouter la question de Philippe pour constater leur lenteur car ils n'avaient pas compris la réponse donnée auparavant à Thomas. Dans le cadre de la première Alliance, la Vérite est contenue dans l'Écriture. En continuant dans leur aventure spirituelle, les Iisraélites ont découvert que cette Vérité pouvait s'intégrer dans la conscience humaine. La loi extérieure devenait une loi intérieure. Les apôtres en étaient à ce stade dans leur conception de la Vérité. Mais les êtres humains semblent incapables par eux-mêmes de respecter les exigences de la Vérité. Cependant, avec le Christ, cette impuissance va disparaître.  À la fin de son enseignement, Jésus devient très clair: Celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Jésus va donc donner sa Vie qui permettra aux disciples de l'imiter. Sans le Christ, une personne reste souvent tournée vers ses propres intérêts. La vie divine donnée par Jésus Christ change cette dynamique. L'autre devient le pôle central de l'existence de la personne sauvée. Les Béatitudes prononcées par le Christ deviendront désormais réalisables. Les souffrances humaines physiques et psychiques seront soulagées par des baptisés qui verront le Christ dans les affamés, les malades, les pauvres et les prisonniers. Depuis la venue du Christ, de nombreux saints et saintes ont témoigner de la miséricorde divine par leurs engagements en faveur des plus faibles. Aujourd'hui de nombreuses œuvres caritatives continuent l'oeuvre de compassion du Sauveur. 

Un salut universel

     Le salut de Jésus est universel. Dans la première lecture (Actes 6, 1-7), le caractère universel du salut se manifeste déjà dans  la première communauté de Jérusalem. Les responsables de la communauté décident d'adapter le soutien accordé aux veuves que les conditions de vie rendaient très vulnérables. Les veuves de culture grecque vont donc être servies par des membres de leur groupe culturel. Cet état de fait est toujours actuel dans l'Église de ce siècle. Les chrétiens sont présents sur tous les continents. Ils parlent diverses langues. Ils ont été éduqués dans différentes cultures. Mais ils sont unis par une même foi qui les fait communier à la vie divine. Ainsi tous les baptisés sont capables d'aimer sans condition comme le Christ a aimé jusque dans sa mort sur la croix pour nous sauver. Et cet amour transforme le monde pour le faire ressembler de plus en plus à la maison du Père.

 

Benoît Lambert, bibliste

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2404. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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