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chronique du 1er novembre 2005
 

Tous les saints

Le cantique de saint François

     «Heureux les pauvres de coeur, les doux, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soif de justice, les miséricordieux, les coeurs purs, les artisans de paix, les persécutés pour la justice ...» (Évangile du jour).

     Le soleil se levait sur Assise. Ses rayons frappaient le sommet de la colline et illuminaient les ruines de l'ancienne forteresse féodale, au-dessus de la ville. À mi-côte, dans le petit jardin du couvent de Saint-Damien, François, malade, couché dans une cabane de roseaux, participait à la naissance du jour. Après les affres de la nuit, il se sentait mieux et goûtait une paix profonde. Ses yeux lui laissaient un peu de répit. Et cette lumière du petit matin était si douce, si belle. Les noirs cyprès d'alentour se doraient à leurs cimes et se remplissaient de chants d'oiseaux. Le ciel était pur et les fleurs du jardin embaumaient. C'était un matin merveilleux. François se sentait léger comme une aile.

     Mais le secret de sa joie était au plus profond de lui-même. Il était dans les paroles que le Seigneur lui avait fait entendre cette nuit, tandis qu'il gémissait sous le poids des souffrances, l'âme au bord du découragement. «Réjouis-toi, lui avait-il dit, et sois dans l'allégresse au milieu de tes infirmités et tribulations: dès maintenant vis en paix comme si tu partageais déjà mon Royaume!» C'étaient des paroles enivrantes.

     Une promesse de bonheur. Une invitation à la joie.

     François avait envie de chanter (Eloi Leclerc, François d'Assise, DDB).


LIEN : Et c'est ce matin-là que François chanta le cantique des créatures. La joie de François était un acte de dépassement vers un monde meilleur, vers une nouvelle création. À la suite du Christ humble et pauvre, François et ses compagnons ont refusé la puissance de l'argent («l'économie!»); ils ont renoncé à s'approprier le monde et ses richesses, à se placer au-dessus des autres en les dominant ... Alors ils ont découvert la splendeur du monde. «Heureux les pauvres de coeur», dit Jésus. Et tous les saints avec lui, y compris les saints et les saintes d'aujourd'hui ...

* * * * *

La communion des saints: une chorale
     «Les saints sont une chorale, une communion qui chante ce que nous ne pouvons pas et croit aux parties que nous ne pouvons accepter. Ils chantent le chant de la foi avec nous quand nous pouvons les joindre et ils murmurent le chant de la foi quand nous ne le pouvons pas. Ensemble, nous, les saints d'hier et d'aujourd'hui, chantons plus que nous pouvons chanter seuls, car personne ne croit en tout mais tous croient. Car chaque personne a reçu une perception d'une partie du mystère de Dieu au milieu de nous » (William J. Bausch).

 

32e dimanche ordinaire

« Je suis venu trois fois »

« Jésus parlait à ses disciples de sa venue; il leur disait cette parabole : ... Veillez donc, car vous ne savez ni le jour, ni l'heure » (Mt 25, 1-13).

Il y avait un curé de petit village qui se sentait bien seul. Un jour, il supplia le Seigneur: «Viens me faire une visite!»

      - D'accord, dit le Seigneur, je viendrai demain.
M. le curé se leva très tôt pour bichonner son âme et son presbytère. Vers 8 heures on sonna. C'était le petit Antoine.

    - Ma grand-mère va pas bien, elle veut vous voir.

Ennuyé, M. le curé dit à Antoine qu'il irait le lendemain parce que aujourd'hui il était trop pris. À midi, on sonna. C'était Gustave le clochard.

     - Je peux manger avec toi?

M. le curé lui donna rapidement du pain puis ferma très vite la porte.

     - J'attends de la visite.

À 8 heures du soir, enfin un coup de sonnette le fit bondir de joie. Mais c'était le maire qui venait le voir pour un problème personnel. Il l'écouta distraitement: «Qu'est-ce qu'ils ont tous aujourd'hui?» Le maire partit, étonné et déçu. À minuit, M. le curé soupira :

    - Seigneur, tu n'es pas venu!

    - Mais si, dit le Seigneur, je suis venu trois fois (A. Sève, 365 matins, p. 143).

LIEN : L'évangile de Mathieu offre trois paraboles successives sur la vigilance: le serviteur qui attend son maître, les dix vierges, les talents. Même si le fond de scène se situe dans les «temps derniers», les paraboles nous ramènent vite au temps présent. Dans cette parabole les dix vierges se préparent à aller à la rencontre de l'époux; devant son retard, elles finissent par s'endormir. La rencontre est ratée.

     Dieu se présente ainsi à l'improviste au jour où l'on n'y pense plus, au moment où l'on ne l'attend plus. Dieu semble tarder ou apparemment absent; et on finit par se lasser et tomber dans la tiédeur, la routine, l'engourdissement. Puis la lampe faiblit, vacille et s'éteint...

 

Chronique précédente :
L'homme aux sept masques