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chronique du 8 novembre 2005
 

L'essentiel, c'est de danser

Jésus parlait à ses disciples de sa venue; il disait cette parabole: Un homme, qui partait en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens (Matthieu 25, 14).


Un grand chef de village avait trois garçons. Chacun possédait un talent particulier. L'aîné cultivait une oliveraie et l'huile de ses olives était recherchée par les grands chefs cuisiniers. Le deuxième élevait des brebis et la laine de ses moutons était vendue aux plus grands tisserands du pays. Enfin, le cadet était un danseur magnifique. Son art enthousiasmait les foules.

     Un jour, le chef partit pour un long voyage. Pendant son absence, le pays connut un hiver rigoureux à tel point que les vivres vinrent à manquer. Par humanité, le fils aîné du chef offrit le bois de ses oliviers pour que les gens puissent se chauffer et le deuxième tua ses moutons pour qu'ils puissent se nourrir. Malgré ces douloureux sacrifices, les villageois quittèrent peu à peu le village à la recherche d'un climat plus doux.

     Quand le chef fut de retour, il félicita ses deux fils aînés pour avoir mis leurs richesses et leur talent au service de leur prochain.

     Le cadet s'approcha et dit à son père: «Il eût été inconvenant de danser pendant une telle catastrophe; qu'auraient dit les pauvres gens s'ils m'avaient vu danser alors qu'ils souffraient de faim et de froid? De plus, papa, je voulais garder mes forces pour célébrer votre retour.» Mais quand il se leva pour danser devant son père, il resta sans mouvement car ses muscles s'étaient ankylosés pendant le long hiver. Alors le père lui dit: «Ce sont des gens courageux qui habitaient notre village. Ils auraient pu survivre malgré le manque de nourriture et de chauffage mais non au manque d'espérance. C'était à toi, par ta danse, de relever leur courage et leur espérance; parce que tu n'as pas mis ton talent à leur service, te voilà bien puni. » (Bill Bausch, A World of Stories for Preachers and Teachers).

LIEN : Le passage de l'Évangile d'aujourd'hui nous invite à faire l'inventaire de nos talents ou capacités et à les mettre au service des autres sans rechercher notre propre avantage. Il n'y a pas d'excuse à ne pas le faire. Dans le Royaume de Dieu, il n'y a pas de discrimination car celui qui a le moindre talent est aussi louangé par le Maître que celui qui en possède de grands. Il ne s'agit plus d'une recherche de sa propre reconnaissance mais du service à rendre avec ce dont Dieu m'a gratifié. Le talent qu'on n'utilise pas au service des autres s'atrophie et disparaît.

Chronique précédente :
Le cantique de saint François