L'essentiel,
c'est de danser
Jésus parlait à ses disciples de sa venue; il
disait cette parabole: Un homme, qui partait en voyage, appela ses
serviteurs et leur confia ses biens (Matthieu 25, 14).
Un grand chef de village avait trois garçons. Chacun possédait
un talent particulier. L'aîné cultivait une oliveraie
et l'huile de ses olives était recherchée par les
grands chefs cuisiniers. Le deuxième élevait des brebis
et la laine de ses moutons était vendue aux plus grands tisserands
du pays. Enfin, le cadet était un danseur magnifique. Son
art enthousiasmait les foules.
Un jour, le chef partit pour un long
voyage. Pendant son absence, le pays connut un hiver rigoureux à
tel point que les vivres vinrent à manquer. Par humanité,
le fils aîné du chef offrit le bois de ses oliviers
pour que les gens puissent se chauffer et le deuxième tua
ses moutons pour qu'ils puissent se nourrir. Malgré ces douloureux
sacrifices, les villageois quittèrent peu à peu le
village à la recherche d'un climat plus doux.
Quand le chef fut de retour, il félicita
ses deux fils aînés pour avoir mis leurs richesses
et leur talent au service de leur prochain.
Le cadet s'approcha et dit à
son père: «Il eût été inconvenant
de danser pendant une telle catastrophe; qu'auraient dit les pauvres
gens s'ils m'avaient vu danser alors qu'ils souffraient de faim
et de froid? De plus, papa, je voulais garder mes forces pour célébrer
votre retour.» Mais quand il se leva pour danser devant son
père, il resta sans mouvement car ses muscles s'étaient
ankylosés pendant le long hiver. Alors le père lui
dit: «Ce sont des gens courageux qui habitaient notre village.
Ils auraient pu survivre malgré le manque de nourriture et
de chauffage mais non au manque d'espérance. C'était
à toi, par ta danse, de relever leur courage et leur espérance;
parce que tu n'as pas mis ton talent à leur service, te voilà
bien puni. » (Bill Bausch, A World of Stories for Preachers
and Teachers).
LIEN : Le passage de l'Évangile d'aujourd'hui nous invite
à faire l'inventaire de nos talents ou capacités et
à les mettre au service des autres sans rechercher notre
propre avantage. Il n'y a pas d'excuse à ne pas le faire.
Dans le Royaume de Dieu, il n'y a pas de discrimination car celui
qui a le moindre talent est aussi louangé par le Maître
que celui qui en possède de grands. Il ne s'agit plus d'une
recherche de sa propre reconnaissance mais du service à rendre
avec ce dont Dieu m'a gratifié. Le talent qu'on n'utilise
pas au service des autres s'atrophie et disparaît.
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Le
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