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chronique du 21 février 2006
 

Le petit cordonnier


Des gens s'approchèrent de Jésus et lui demandèrent : 'Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas, comme les disciples de Jean et ceux des pharisiens?' Jésus répond : Les invités de la noce pourraient-ils donc jeûner, pendant que l'Époux est avec eux?' (Marc 2, 18).


     Voilà qu'une rumeur circule dans une petite communauté juive de l'Est de l'Europe : le cordonnier du village, Abram, est devenu athée!

     Vendredi soir dernier, pour la première fois en quarante ans, on ne l'a pas vu à sa place dans la synagogue. Est-il malade ou, serait-ce vrai qu'il est devenu incroyant, lui si fidèle, d'habitude?

     Aussitôt après la célébration, Yussel, un ami d'Abram se rendit à la boutique du cordonnier qui avait l'air en parfaite santé, en train de réparer une paire de bottes. « Est-ce que tu te sens bien ? », lui demanda Yussel.

     « Je vais très bien », lui répondit-il.

     « On dit que tu es devenu athée; est-ce vrai ? »

     Abram regarda Yussel puis se retourna sans dire un mot.

     C'était la consternation dans le village. On décida de clarifier la situation et d'en avoir le cœur net.

     Le lendemain du sabbat, une délégation dirigée par Yussel, le tailleur, se rendit chez le cordonnier et insista pour avoir une réponse une fois pour toutes. On lui demanda : « Abram, nous voulons une réponse, tu ne peux nous laisser comme cela: es-tu devenu un athée ? »

     Abram, leva les yeux et dit calmement : « Oui, je le suis ! »

     Étonné par sa réponse rapide et sans équivoque, Yussel lui demanda : « Pourquoi ne me l'as-tu pas dit hier, quand je suis venu te le demander ? »

     Abram, le visage horrifié, répondit : « Comment vouliez-vous que je vous apprenne, le jour du sabbat, que je suis maintenant un athée ! »

*****

LIEN: Parfois, comme Abram et les pharisiens du temps de Jésus, nous sommes fidèles aux pratiques et aux traditions de notre foi sans en saisir le sens. Par exemple, les décorations et le magasinage ont pris la place du véritable mystère de Noël, d'un Dieu qui se fait homme. Notre communion dominicale au Corps du Christ nous invite-elle à vivre comme lui au cours de la semaine qui commence? Trop souvent notre religion se résume à une série de coutumes, de rites et de formules qui ont perdu tout leur sens à nos yeux. Ces formules de prière, ces rites ont un sens s'ils expriment notre amour de Dieu et notre gratitude envers lui. Jésus est justement venu pour remplacer le vide de nos rites et de notre légalisme par un esprit d'amour, de reconnaissance pour tout ce que Dieu a fait pour nous et promis de faire (Connections, 27 février 2000).

 

Chronique précédente :
Touché par le Maître