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chronique du 14 novembre 2006
 

La gare

Mais ce jour et cette heure, nul ne les connaît (Marc 13, 32)

Quelque part dans notre subconscient, nous avons cette vision idyllique. Nous nous voyons en voyage, un long voyage en train. Par la fenêtre nous contemplons les paysages qui défilent, les enfants qui saluent de la main, les animaux dans les verts pâturages à flanc de colline, les champs de maïs, de blé, les vastes prairies, les vallons et vallées, les montagnes et les coteaux, les gratte-ciel des villes et les clochers des campagnes.

     Ce qui habite le plus notre pensée, c'est la destination. Un certain jour, à une certaine heure, nous entrerons en gare. Et là, enfin, tant de beaux rêves deviendront réalité, tous les efforts et les travaux de nos vies se joindront comme les pièces d'un casse-tête pour compléter une belle photo. En attendant, on s'affaire dans les allées du train en attendant l'arrivée à la gare.

     Mais quand est l'arrivée en gare? On se dit que ce sera lorsqu'on aura assez d'argent pour acheter une voiture luxueuse et voyager, quand le dernier enfant aura fini ses études, quand on obtiendra la promotion convoitée, quand arrivera la retraite. Enfin ce sera le bonheur sans nuage!

     Tôt ou tard, il faut réaliser qu'il n'y a pas une seule gare, une seule place où on arrive une fois pour toute. La vraie joie de la vie c'est le voyage, la gare est toujours plus loin. Vivre aujourd'hui : « Ce jour que fit le Seigneur est un jour de joie ». Ce n'est pas le poids du jour et du travail qui brise la personne, ce sont les regrets par rapport à hier et les peurs concernant demain. Les regrets et les peurs sont les deux voleurs qui nous ravissent notre aujourd'hui.

     Cessons d'attendre, de compter les années, la vie doit être vécue tout le long du trajet. Le terminus viendra bien assez vite
(Robert J. Hastings).

LIEN: Comme les paysages du voyage de l'auteur, le ciel et la terre passeront. La finitude est inscrite dans tout ce qui, matériellement et physiquement, touche nos vies, mais notre vie, elle, est éternelle. Une vie bien remplie est une vie féconde et ce sont ces fruits qui révèlent la présence du Fils. Pouvons-nous savoir le jour, l'instant où le Christ choisira de faire de notre vie le signe de sa présence et de son amour? Non, pas plus que je ne le reconnaîtrai dans les autres si je ne fais que regarder le paysage sans communier avec ma vie, la vie des autres, la vie de ma foi.

 

Chronique précédente :
Le pot de confiture