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chronique du 7 avril 2007
 

La libellule - Veillée pascale

«Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts? » (Luc 24, 5).

 
     « Quelle belle journée », se dit le jeune garçon en lui-même. « C'est bon de me retrouver tout seul avec grand-papa en train de pêcher ». Tous les deux pêchaient et causaient tout en laissant dériver la chaloupe sur le lac calme.

     Après quelque temps, cependant, le garçon devint un peu impatient, un peu plus agité. Il se pencha par-dessus bord, au risque de faire chavirer le bateau, pour regarder au fond de l'eau. Il vit alors, une nuée de nymphes qui glissaient sur l'eau, tout autour, juste sur la surface, comme si elles patinaient.

     Soudain, l'un de ces insectes grimpa sur l'aviron. À mi-hauteur, il s'agrippa avec ses pattes au bois de la rame et devint inerte, comme mort. Le petit garçon était tout étonné. Aussi, il réveilla son grand-père qui somnolait sous son chapeau, pour lui montrer l'insecte qui venait de mourir sur son aviron. Puis tous deux se remirent à pêcher.

     Environ trois heures plus tard, le garçon jeta un coup d'œil sur l'insecte mort. Il sursauta et fit presque verser le bateau quand il vit la carcasse de l'insecte. Celle-ci avait séché et elle avait commencé à se craqueler sous la chaleur du soleil. On aurait dit que ça bougeait à l'intérieur de la carapace. Silencieusement, le grand-père et son petit-fils, émerveillés, surveillaient le prodige qui se déroulait sous leurs yeux.

    Oui, en effet, à travers une petite fente, de longues tentacules surgirent, puis une tête ronde avec des yeux globuleux, puis des ailes transparentes, nervurées, tout humides et finalement une belle libellule brillante au soleil.

    Tous deux, l'homme et l'enfant, ne laissaient pas l'insecte des yeux. La libellule commença peu à peu à bouger les ailes. Puis elle s'envola gracieusement au-dessus de l'eau où les autres nymphes continuaient à nager. Elles ne reconnaissaient pas leur compagne qui partageait leur jeu il y a quel-ques heures. Le garçon, de son doigt, frappa la carapace abandonnée par l'insecte : elle résonnait comme un tombeau vide (Cecil. B De Mille).

LIEN: Jésus est ressuscité. Le tombeau n'a pu le retenir. Il est vivant, d'une vie nouvelle, de la vie d'un ressuscité! Comment le reconnaître; c'est bien lui qui a partagé notre vie humaine. Pierre courut au tombeau; mais en se penchant, il ne vit que le linceul. Il s'en retourna chez lui, tout étonné de ce qui était arrivé (Lc 24, 12).

*****

Qui perd gagne

    Un pasteur s'arrêta pour saluer la veuve d'un paroissien qu'on avait enterré il y avait à peine quelques semaines. La dame exprima son désappointement personnel dans le fait de recevoir un grand nombre de cartes de sympathie d'amis très chers qui faisaient continuellement allusion à la perte de son mari. Elle disait avec conviction au pasteur : « Mais voyons donc, mon mari, Roy, n'est pas perdu et je ne l'ai pas perdu quand il est mort. Oui, je l'admets, il est peut-être parti, mais je sais exactement où le trouver. Ne me dites pas qu'il est perdu.»

LIEN: Malgré sa peine, cette femme comprend la réalité de la fête de Pâques. Dans le miracle du tombeau vide, nous commençons à comprendre que la mort n'est pas une fin, mais un commencement; cette vie que nous connaissons n'est pas une fin en elle-même mais un passage vers l'éternité en présence de Dieu. Pâques nous fournit une vue sur la vie éternelle que nous possédons déjà si nous savons que le Père a ressuscité son Fils. Cette perspective n'a-t-elle pas le pouvoir de nous inspirer joie et bonheur malgré les difficultés de la vie présente. Dans la Résurrection de Jésus, nous ne sommes pas perdus à la fin de notre vie mais nous renaissons à la vie éternelle du Ressuscité. Un triomphe que nous célébrons avec Jésus au-jourd'hui et à tous les dimanches.

Les œufs du ciel

    Cet après-midi, j'ai rencontré une fillette qui portait dans un petit panier les œufs qu'elle venait de découvrir près de la maison. Ce petit chaperon rouge émerveillé a soulevé le couvercle vers moi. Puis elle a cassé une coquille de couleur chocolat et elle a commencé de manger avec délices ce que des esprits superficiels auraient pris pour un œuf cuit dur. Cet œuf que les cloches avaient laissé tomber dans les herbes à leur retour de Rome avait un goût qui n'était pas tout à fait de cette terre! La joie qui rayonnait sur le visage de cette petite fille me disait à sa manière le message de Pâques : le cours de ce monde n'est pas figé, l'impossible peut arriver.

    Rencontrer Pâques dans les yeux d'une fillette qui cherche les œufs du ciel, n'est-ce pas puéril, « débile », comme disent les jeunes, alors que nous vivons dans un monde tragique, rongé par l'incertitude de l'avenir, par la violence, et le mal de vivre? N'est-ce pas oublier les convulsions sanglantes qui secouent notre terre? (G. Bessière, Journal étonné, pp. 89-90).

 

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« Tout est consommé »