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chronique du 28 août 2007
 

Un frère comme ça

« ...invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles; et tu seras heureux, parce qu'ils n'ont rien à te rendre... » (Luc 14, 13-14).

 
Un de mes amis avait reçu une automobile en cadeau de la part de son frère. La veille de Noël, en sortant du bureau, Paul vit un petit garnement qui tournait autour de sa voiture neuve, le regard plein d’admiration. « C’est votre voiture, Monsieur? » demanda-t-il.

  Paul fit oui de la tête. « Mon frère me l’a donnée pour Noël ». Le garçon n’en revenait pas. « Vous voulez dire que votre frère vous l’a donnée et qu’elle ne vous a pas coûté un sou? Eh bien! J’aimerais ça moi... ». Il hésita.

  Bien sûr, Paul savait ce que le garçon allait dire : il aurait aimé avoir un frère comme ça. Mais ce qu’il dit secoua Paul de la tête aux pieds.

  « J’aimerais ça, dit-il, être un frère comme ça. »

  Paul regarda le garçon avec étonnement, puis il ajouta impulsivement : « Aimerais-tu faire un tour dans mon auto? »

  « Oh oui, j’aimerais beaucoup ».

  Après une courte promenade, le garçon se tourna vers Paul, les yeux brillants : « Monsieur, dit-il, voudriez-vous passer devant ma maison? »

  Paul sourit. Il pensait savoir ce que le garçon voulait : il voulait que ses voisins le voient rentrer chez lui dans une grosse automobile. Mais Paul se trompait encore. « Voudriez-vous arrêter là, devant ces deux marches? » demanda le garçon.

  Il grimpa les marches. Au bout d’un certain temps Paul l’entendit qui revenait, mais il ne revenait pas vite. Il transportait son petit frère infirme. Il le fit asseoir sur la plus basse des deux marches puis il se serra contre lui en montrant la voiture du doigt.

  « La voici, petit, comme je t’ai dit en haut. Son frère la lui a donnée pour Noël et elle ne lui a pas coûté un sou. Et moi, un jour je vais t’en donner une pareille... alors tu pourras voir toi-même toutes les belles choses dans les vitrines de Noël que j’ai essayé de te décrire ».

  Paul est sorti, a soulevé le petit garçon et l’a installé sur la banquette avant de la voiture. Le grand frère est monté à ses côtés et ils se sont lancés tous les trois dans une mémorable virée du temps des fêtes.

  Cette veille de Noël, Paul a compris ce que Jésus voulait dire quand il a dit : « Il y a plus de bonheur à donner...» (Dan Clark, Bouillon de poulet pour l’âme, tome I, p. 36-37).


LIEN: L’interpellation que contient l’évangile de Luc à aller vers des pauvres et des estropiés peut être entendue encore aujourd’hui, et l’expérience de la rencontre surprenante entre Paul et les deux enfants est une illustration concrète du bonheur qu’il y a à donner sans rien attendre en retour, pas même un sou : « Tu serais heureux, parce qu’ils n’ont rien à te rendre.» Le petit garçon est vraiment un « garnement ». Sans le savoir, il provoque un renversement complet de notre échelle de valeurs. En disant vouloir être « un frère comme ça », il prenait la place de l’hôte de l’évangile à qui Jésus recommande de ne pas inviter des gens qui pourraient leur rendre la pareille.

 

Chronique précédente :
Nativité de Jean Baptiste