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Les Psaumes

 

David
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chronique du 10 janvier 2003

 

Prier avec les Psaumes ou la Liturgie des Heures

Plusieurs personnes sont mal à l'aise devant ces poèmes venus d'un lointain passé. Il ne leur semble pas possible d'exprimer leurs sentiments, leurs préoccupations, leur joie à travers les mots utilisés par des fidèles ayant vécu il y a plus de 2000 ans. Par ailleurs, le psautier demeure la base de la prière officielle de l'Église (Liturgie des Heures) et on retrouve des extraits de psaumes dans chaque eucharistie (chant de méditation - souvent aussi: antiennes d'entrée et de communion). Comment peut-on se familiariser avec les psaumes, entrer dans leur univers, en faire sa prière? Au cours des mois qui viennent, nous allons prendre contact avec quelques psaumes en espérant que cette prise de contact amènera une plus grande familiarité et développera le goût de cette forme de prière qui est, en même temps, Parole de Dieu.

     Les quelques questions qui suivent peuvent être posées pour entrer dans l'univers de chaque psaume. Ils constituent, en quelque sorte, une méthode simple d'analyse. Toutefois, chacune de ces questions ne trouve pas nécessairement une réponse dans chaque cas.

1. Quel est l'accent majeur du psaume?

2. Qui parle à la première personne (je ou nous) dans ce psaume?

3. À qui ce psaume s'adresse-t-il? (Qui est figuré à la deuxième personne: vous ou tu?)

4. À quelle personne Dieu est-il figuré: je, tu ou il?

5. Y a-t-il dans le psaume des mentions d'événements connus par ailleurs, des références à d'autres passages de la Bible?

6. Pour prier avec ce psaume, où pouvons-nous nous situer?

Observations

1. L'accent majeur du psaume. Il s'agit de dégager la note dominante du psaume: s'agit-il d'une action de grâce, d'une supplication, d'un enseignement de sagesse, d'une hymne de louange etc... Souvent un même psaume va présenter des caractéristiques de plusieurs genres. Par exemple, le Ps 22(21): les vv. 2-19 sont une longue lamentation; les vv. 20-22, une prière de supplication et les vv. 23-32, une action de grâce. Il est clair que la lamentation occupe la plus grande place, mais elle prépare la supplication qui est au coeur même du psaume et l'action de grâce anticipe déjà sur le résultat de la prière. On peut donc dire que ce psaume est surtout une prière de supplication où la description du malheur est particulièrement développée.

2. La personne (ou le groupe) qui parle à la première personne est un bon indice du genre de psaume. Cependant, il n'y a pas toujours un « je » ou un « nous » dans chaque psaume. Les psaumes en « nous » expriment la prière du peuple d'Israël dans son ensemble ou bien d'un groupe particulier, par exemple les pauvres, les exilés. Le « je » peut figurer une personne quelconque qui exprime sa prière - c'est là probablement la forme la plus ancienne de prière - mais parfois le « je » recouvre, en fait, le peuple tout entier qui s'exprime comme un individu. Le « je » peut également représenter le roi qui prie en son nom ou au nom du peuple. Enfin, il désigne parfois Dieu lui-même qui prend la parole pour répondre à la personne priante.

3. Le psaume peut évidemment s'adresser à Dieu qui est alors figuré à la deuxième personne: c'est le mode le plus habituel de la prière. Mais il peut aussi s'adresser à un auditoire réel ou supposé. Dans le contexte liturgique, certaines parties des psaumes s'adressent à l'assemblée réunie pour l'inviter à participer à la prière (voir, par exemple, Ps 118(117),27). Enfin, il arrive que le psalmiste s'adresse à ses adversaires pour les menacer des châtiments divins (voir, par exemple, Ps 137(136), 8-9).

4. Si, dans un psaume, Dieu parle à la première personne, on a affaire à un oracle (par exemple: Ps 95(94), 8-11); si on s'adresse à Dieu à la deuxième personne, il s'agit d'une prière de demande ou de reconnaissance (par exemple: Ps 94(93),1-6); lorsqu'on parle de Dieu, à la troisième personne, on se trouve en présence d'une hymne (par exemple: Ps 95(94), 1-7) ou d'un enseignement (par exemple: Ps 1).

5. De nombreux psaumes font mention explicitement de grands événements de l'histoire d'Israël : l'exode, le don de la loi, la conquête de la Terre promise, etc... Parfois, il est fait mention d'événements plus particuliers, par exemple, la délivrance de Jérusalem en 701, racontée en 2 R 19,35 et évoquée en Ps 34(33), 8. Cela ne signifie pas nécessairement que le psaume est contemporain des événements mentionnés mais illustre le lien entre la prière et les événements de l'histoire. Nous devons cependant admettre qu'il y a sûrement dans les psaumes de nombreuses allusions à des événements inconnus de nous mais qui n'échappaient pas aux contemporains du psalmiste.

6. Pour faire de chaque psaume une prière, nous pouvons nous situer, soit du côté du « je » ou du « nous » qui prononce le psaume, soit du côté du « vous » auquel il s'adresse. Mais cette identification est parfois difficile. On peut alors prier en solidarité avec les autres croyants et croyantes de maintenant ou d'autrefois, qui se retrouvent à travers ces cris d'angoisse ou ces hymnes de louange. Je vous invite à faire l'expérience de cette méthode à partir d'un psaume de votre choix.

Jérôme Longtin 

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« Assidus à la prière »