Le Psaume 122 (121)

Parmi les psaumes de pèlerinage, le psaume 121 (122) se distingue par sa beauté et par la joie qu'il communique. Les psaumes décrivent le voyage de pèlerins qui viennent de très loin mais celui-ci marque le moment le plus émouvant, celui de l'arrivée dans la ville sainte! Regardons le psaume dans la version que propose la liturgie des heures.

1 Quelle joie quand on m'a dit :
« Nous irons dans la maison du Seigneur! »

2 Maintenant notre marche prend fin
devant tes portes, Jérusalem!
3 Jérusalem, te voici dans tes murs :
ville où tout ensemble ne fait qu'un!

4 C'est là que montent les tribus,
les tribus du Seigneur,
là qu'Israël doit rendre grâces
au nom du Seigneur
5 C'est là le siège du droit,
le siège de la maison de David.

6 Appelez le bonheur sur Jérusalem :
« Paix à ceux qui t'aiment!
7 Que la paix règne dans tes murs,
Le bonheur dans tes palais! »

8 À cause de mes frères et de mes proches,
je dirai : « Paix sur toi! »
9 À cause de la maison du Seigneur notre Dieu,
je désire ton bien.

     Jérusalem est entourée de collines. Cela fait que en franchissant soudain cette barrière naturelle, il se produit un effet de surprise. Les murailles apparaissent soudain devant les yeux du voyageur. Pour en avoir fait l'expérience, la musique vient à l'esprit du croyant.

     Au verset 4, il est dit que c'est là qu'Israël doit rendre grâces. En fait la conquête de Jérusalem a marqué la prise de possession de la terre sainte qui est définitive. La sortie d'Égypte et la libération de l'esclavage vécu dans cette terre étrangère s'accomplissent à ce moment. Maintenant la promesse donnée aux patriarches est réalisée. Pour les chrétiens d'aujourd'hui, il est possible de faire une lecture allégorique du psaume. Les Pères de l'Église voyaient que tout ce qui se dit de Jérusalem peut être compris de la communauté des croyants. Dieu lui promet le ciel, la béatitude d'une communion totale avec lui. C'est dans l'Église que cette réalité se vit le plus facilement. La vie des sacrements est une participation à la vie divine et au réconfort qui proviennent de l'expérience de la foi avec les saints.

     Autrefois, Israël priait pour témoigner de sa reconnaissance d'avoir été par le Seigneur vengé du Pharaon, purifié dans la mer, nourri dans le désert de la nourriture des Anges, instruit de la Loi, averti et instruit par les prophètes, constitué en communauté de son corps et domaine de son Messie. Maintenant à la suite de la Croix du Christ, nous pouvons nous réjouir de la vitalité de l'Église qui ne cesse de croître. Elle est dirigée par des leaders prestigieux comme Jean-Paul II et Benoît XVI. De nombreux saints contemporains prouvent que Dieu agit en elle.

Pierre Bougie, PSS
professeur au Grand séminaire de Montréal