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Les Psaumes

 

David
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chronique du 17 octobre 2008
 

Le Psaume 107 (106) : Dieu tire les siens des crises qui les accablent

Les poètes de la Palestine avant l'arrivée des Israélites voyaient deux ennemis de la race humaine. Cette paire de dangers, les psalmistes d'Israël aussi en ont eu peur, ce sont le désert et la mer. Cette dernière réalité destructrice est identifiée à la mort dans l'imagination lyrique : mer = mort. Le sentiment de crainte de la mort est de tous les temps. Ainsi en est-il dans le psaume 106(107) dont nous reproduisons quelques lignes (vv. 23-31):

23 Certains, embarqués sur des navires,
occupés à leur travail en haute mer,
24 ont vu les oeuvres du Seigneur
et ses merveilles parmi les océans.

25 Il parle et provoque la tempête, 
un vent qui soulève les vagues;
26 portés jusqu'au ciel, retombant aux abîmes,
ils étaient malades à rendre l'âme;
27 ils tournoyaient, titubant comme des ivrognes:
leur sagesse était engloutie.

28 Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur,
et lui les a tirés de la détresse,
29 réduisant la tempête au silence,
faisant taire les vagues.
30 Ils se réjouissent de les voir s'apaiser,
d'être conduits au port qu'ils désiraient.

31 Qu'ils rendent grâce au Seigneur de son amour,
de ses merveilles pour les hommes.

     Quelle prière émouvante! Elle fait vibrer l'âme! Ce cri vers Dieu inspire la confiance pour affronter les pires misères. Cette prière ravive la foi en Dieu maître de la vie. Il donne toujours la force pour surmonter les épreuves du chemin.

     L'histoire de la tempête fait penser à la tempête apaisée par Jésus dans les évangiles. On remarque où Matthieu, Marc et Luc ont placé ce miracle de Jésus. C'est un peu avant de traverser la mer de Galilée et d'aller dans la terre des Géraséniens où quelques-uns d'entre les habitants étaient prisonniers des démons. Jésus y réalisera un prodige formidable : l'exorcisme ou la délivrance de deux possédés (Mt 8,28). En lisant le récit des actions-signes, on comprend que Jésus ne se laissera arrêter par aucun péril. Il portera la Bonne Nouvelle de l'arrivée du Règne où il le veut, ses apôtres avec lui.

     Une autre tempête énorme apparaît dans le Nouveau Testament. Elle est moins connue que la précédente mais plus d'actualité en cette année spéciale de saint Paul. Lorsqu'il quitte Césarée maritime en Palestine et qu'il navigue vers l'Italie en prisonnier, « le navire fut entraîné et ne put tenir tête au vent » (Ac 27,15). La tempête figure la mort de saint Paul que saint Luc préfère raconter sous forme occultée. Le grand apôtre garde le calme, il rassure ses compagnons de voyage, puis il fait un geste eucharistique, la fraction du pain, évocation de la résurrection et de la liberté recouvrée! Le voyage à Rome se résume dans le plus important, la comparution devant le tribunal de César, là où le témoignage de Jésus ressuscité doit être donné.

Pierre Bougie, PSS

 

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