La richesse n’a pas d’avenir : Psaume 49 (48)

Un sage réfléchit sur la valeur de l’argent et sur ceux qui en amassent.

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Commentaire

     Pendant leur séjour sur la terre, les riches font des affaires, dit le psalmiste. Ils accumulent. Et ils sont bien fiers de leur réussite : « Ils se fient à leurs gros revenus, ils se vantent de leur grande fortune » (v. 7). Ils dorment tranquilles et font des rêves luxueux. Quand ils se réveillent, ils caressent leur or et cherchent à augmenter leur fortune, à accroître leur luxe. Ils pensent prolonger leur vie de Crésus en donnant « leur nom à leurs terres » (v. 12). Leur vie de château, ils prétendent qu’elle ne cessera jamais. « Au milieu de son luxe » (v. 13.21), le riche se croit bien entouré alors qu’il est en train de se noyer. « L’homme ne comprend pas qu’il va vers sa fin, comme un simple animal. » (v. 13.21)

     Après, il n’y a rien, le vide total. La tombe comme habitation définitive! Le monde des ombres pour demeure! Plus jamais la lumière! Plus rien! Autant le riche est comblé en ce monde-ci, autant il est dépouillé dans l’autre monde. Comme disait mon grand-père en citant un dicton populaire au Québec d’autrefois : « On n’a jamais vu un coffre-fort suivre un corbillard! » T’as beau offrir ta fortune, elle ne pourra te payer une seconde de survie. « Aucun homme n’a les moyens de racheter à Dieu la vie d’un autre  homme ou de lui verser le prix de sa propre vie. Le prix de leur vie est trop cher à payer. » (v. 8-9)

     L’avenir du riche n’est pas enviable, au dire du psalmiste. Et saint Paul le rejoint quand il écrit à Timothée : « Nous n’avons rien apporté en ce monde, et nous ne pouvons rien en emporter. Par conséquent, si nous avons la nourriture et les vêtements, cela doit nous suffire. Mais ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation, ils sont pris au piège par de nombreux désirs insensés et néfastes, qui plongent les hommes dans la ruine et provoquent leur perte. Car l’amour de l’argent est la racine de toutes sortes de maux. Certains ont une telle envie d’en posséder qu’ils se sont égarés loin de la foi et se sont infligés bien des tourments. » (1 Timothée 6,7-10)

     Jésus, lui aussi, partage la sagesse du psalmiste. À deux frères qui se chamaillaient pour le partage de leur héritage, le Maître adressa ces mots : « Attention! Gardez-vous de tout amour des richesses, car la vie d’un homme ne dépend pas de ses biens, même s’il est très riche. » (Luc 12,15) Et Jésus d’ajouter une parabole qui exprime toute sa pensée : « Un homme riche avait des terres qui lui rapportèrent de bonnes récoltes. Il réfléchissait et se demandait : ‘’Que vais-je faire? Je n’ai pas de place où amasser toutes mes récoltes.’’ Puis, il ajouta : ‘’Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j’en construirai de plus grands, j’y amasserai tout mon blé et mes autres biens. Ensuite, je me dirai à moi-même : Mon cher, tu as des biens en abondance pour de nombreuses années; repose-toi, mange, bois et jouis de la vie. Mais Dieu lui dit : ‘’Insensé! Cette nuit même tu cesseras de vivre. Et alors, pour qui sera tout ce que tu as accumulé? ‘’ Jésus ajouta : ‘’Ainsi en est-il de celui qui amasse des richesses pour lui-même, mais qui n’est pas riche aux yeux de Dieu.’’ » (Luc 12,16-21; voir aussi 18,18-30)

     Depuis Pâques, la seule richesse qui mérite ce nom : le Christ lui-même, « lui qui était riche, il s’est fait pauvre en votre faveur, afin de vous enrichir par sa pauvreté » (2 Corinthiens 8,9).