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Les Psaumes

 

David
     

chronique du 22 mars 2013

 

J’ai fait de toi mon refuge : Psaume 16 (15)

Lire le Psaume 16 (version de la Bible en français courant)

Dieu, garde-moi, car j’ai fait de toi mon refuge.
Je dis au Seigneur : « C’est toi le Seigneur!
Je n’ai pas de plus grand bonheur que toi! »

Les divinités de cette terre,
ces puissances que j’aimais tant,
augmentent leurs ravages; on se rue à leur suite.
Mais je ne leur offrirai plus de libations de sang,
et mes lèvres ne prononceront plus leurs noms.

Seigneur, mon héritage et ma part à la coupe,
tu tiens mon destin.
Le sort qui m’échoit est délicieux,
la part que j’ai reçue est la plus belle.

Je bénis le Seigneur qui me conseille,
même la nuit ma conscience m’avertit.
Je garde sans cesse le Seigneur devant moi,
comme il est à ma droite, je suis inébranlable.

Aussi mon cœur se réjouit, mon âme exulte
et ma chair demeure en sûreté,
car tu ne m’abandonne pas aux enfers,
tu ne laisses pas ton fidèle voir la fosse.

Tu me fais connaître la route de la vie;
la joie abonde près de ta face,
à ta droite, les délices éternelles.

(version de la Traduction œcuménique de la Bible)

Le psalmiste se tient devant Dieu. Il manifeste une confiance totale en son créateur. C’est à lui, et à lui seul, qu’il adresse sa prière aux beaux jours comme aux temps de la détresse.

     Le croyant reconnaît qu’il a fait des choix qui s’opposent à ceux de ses contemporains, « ceux qui cherchent les faveurs d’un autre dieu. » (v. 4) Partout, autour de lui, on fabrique des idoles. On crée des absolus, alors que Dieu est l’unique, comme le déclare le premier article du Décalogue : « Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu ne serviras que lui seul. » (Ex 20,35) Aussi, le psalmiste se gardera bien de participer aux cultes idolâtriques : « Je n’offrirai pas leurs offrandes de sang, je n’aurai pas même leur nom sur mes lèvres. » (v. 4) Il n’y a pas d’avenir de ce côté-là, pense-t-il. Les païens « ne feront qu’augmenter leurs tourments » (v. 4).

     Dieu, et Dieu seul! Les affirmations se multiplient : « la chance de ma vie… la part qui me revient… un sort qui m’enchante… un privilège qui me ravit… » (v. 5-6) Toute la vie de cet homme est consacrée à Dieu. Elle ressemble à la vie du lévite qui, au temple, a pour fonction de « porter le coffre de l’alliance du Seigneur, se tenir à la disposition du Seigneur pour le servir et prononcer la bénédiction en son nom » (Dt 10,8).

     Le psalmiste considère Dieu comme son « conseiller ». Dieu lui parle de mille façons. Dans la foi, le croyant lit les signes de Dieu dans son histoire personnelle comme dans l’histoire de ses contemporains. Comme pour Salomon (3,5), Dieu le visite la nuit et éclaire son aventure. Bref, « je ne perds pas de vue le Seigneur. » (v. 8) Il tiendra le coup dans l’adversité, il ne se laissera pas abattre. Dieu le soutiendra dans la tentation, il le délivrera de tout mal. C’est la certitude de l’ami de Dieu.

     La confiance est tellement grande que l’homme est persuadé que Dieu lui épargnera la mort. Déjà, on voit poindre la foi en la résurrection. Les chrétiens la proclameront au cœur de leur vie, à la suite de Jésus, le ressuscité. Pierre cite le psaume et le commente en l’appliquant au Seigneur de Pâques : « David, lui, a servi en son temps le plan de Dieu; puis il est mort, il a été enterré auprès de ses ancêtres et a connu la pourriture. Mais celui que Dieu a ramené à la vie n’a pas connu la pourriture. » (Ac 13,35-37)

     Prière du Christ, tout entier remis entre les mains du Père, ce psaume peut devenir notre prière. Il peut sceller notre communion avec celui qui nous appelle à le suivre jusque dans sa Pâque. « À celui qui a marché dans les voies de la vie, il appartient de goûter la douceur de la droite de Dieu où trône la sagesse, la vérité, qui est le Fils unique. » (Origène)

Denis Gagnon

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J’ai soif : le Psaume 63 (62)