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Les Psaumes

 

David
     

chronique du 25 octobre 2013

 

Le Seigneur est mon berger : Psaume 23 (22)

Le Seigneur est mon berger,
Je ne manque de rien.
Sur de frais herbages il me fait coucher;
Près des eaux du repos il me mène.

Il me conduit par les bons sentiers,
Pour l’honneur de son nom.

Même si je marche dans un ravin d’ombre et de mort,
Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi;
Ton bâton, ton appui, voilà qui me rassure.

Devant moi tu dresses une table,
Face à mes adversaires.
Tu parfumes d’huile ma tête,
Ma coupe est enivrante.

Oui, bonheur et fidélité me poursuivent
Tous les jours de ma vie,
Et je reviendrai  à la maison du Seigneur,

Pour de longs jours.

(version de la Traduction œcuménique de la Bible)

Souvent dans l’Ancien Testament, Dieu est perçu comme un berger : « Comme un berger, il fait paître son troupeau, de son bras il rassemble; il porte sur son sein les agnelets, procure de la fraîcheur aux brebis qui allaitent. » (Ésaïe 40,11) Les rois et les chefs du peuple, ceux en particulier qui règnent sur Israël, portent aussi le titre de berger ou pasteur (cf. Ézéchiel 34,12 ; Jérémie 23,1-6). L’image est évoquée dans les psaumes (cf. entre autres 28,9; 74,1; 80,2; 95,7; 100,3).

      Le psaume 23 laisse soupçonner qu’on le chante au Temple, lors d’une liturgie. La table est mise. Elle est dressée par Dieu lui-même en faveur de son troupeau qu’il conduit « près des eaux du repos ». En parfumant le psalmiste, Dieu en fait un invité de marque : rappelons-nous l’onction que Jésus reçut chez Simon le lépreux, à Béthanie (cf. Luc 7,46) et cette autre onction lors d’un repas chez un pharisien (cf. Marc 14,3).

      Dans la confiance, le psalmiste reconnaît les bienfaits dont il est comblé par Dieu. Parmi ceux-ci, peut-être en tête, le bonheur de vivre dans la terre promise, ce «lieu de repos», que Dieu réservait pour les siens : « Vous n’êtes pas encore entrés dans le lieu du repos, dans le patrimoine que le Seigneur ton Dieu te donne, mais vous allez passer le Jourdain et vous habiterez dans le pays que le Seigneur votre Dieu vous donne comme patrimoine : il vous accordera le repos face à tous vos ennemis d’alentour et vous habiterez en sécurité. » (Deutéronome 12,9-10)

      Comme les autres Juifs, Jésus a dû prier ce psaume. Il a dû le prier avec des accents bien particuliers. Ne disait-il pas : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël » (Matthieu 15, 24 ; cf. Marc 6, 34)? Plus précisément, il a affirmé : « Je suis le bon berger : le bon berger se dessaisit de sa vie pour ses brebis » (Jean 10,11. cf. Jean 10,1-21; Marc 14,27).

      À travers les siècles, les chrétiens ont repris le psaume 23 pour célébrer l’action du Christ dans leur vie. Ils évoquent leur baptême quand ils proclament : « Près des eaux du repos, il me mène, il me ranime » (verset 2). Ils pensent à leur confirmation quand ils chantent : « Tu parfumes d’huile ma tête » (verset 5). Ils rappellent l’eucharistie quand ils disent : « Devant moi tu dresses une table » (verset 5). Ainsi chaque fois que les chrétiens et les catéchumènes récitent ce psaume, ils peuvent se souvenir des trois grandes étapes de leur initiation chrétienne et reconnaître dans le Christ le berger qui les a introduits dans son troupeau.

« J’habiterai la maison du Seigneur en la longueur des jours. » Établi dans un lieu de verdure nouvelle, il habite la maison du Seigneur non pas occasionnellement, mais tous les jours de l’immortelle vie, jouissant d’une illumination continue et sans relâche. Confiant en Ta miséricorde et en ton amour, je sais que je ne serai pas retranché de mon espérance en toi, car j’ai été instruit de ta miséricorde tous les jours de ma vie. C’est ta miséricorde et ton amour qui me rendront digne d’habiter ta maison et ton Église. M’adonnant au même genre de vie que dans la maison sacrée de Dieu et son saint temple, j’atteindrai auprès de toi une immensité de jours et de vie éternelle. (Didyme d’Alexandrie)

Denis Gagnon

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Le roi se réjouit de ta force : Psaume 21 (20)