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Les Psaumes

 

David
     

chronique du 12 décembre 2014

 

Chantez au Seigneur un chant nouveau : Psaume 96 (95)

Chantez au Seigneur un chant nouveau,
Chantez au Seigneur, terre entière;
Chantez au Seigneur, bénissez son nom!

Proclamez son salut de jour en jour;
Annoncez sa gloire parmi les nations,
Ses merveilles parmi tous les peuples!

Car le Seigneur est grand et comblé de louanges,
Il est terrible et supérieur à tous les dieux :
Toutes les divinités des peuples sont des vanités.

Le Seigneur a fait les cieux.
Splendeur et éclat sont devant sa face,
Force et majesté dans son sanctuaire.

Donnez au Seigneur, familles des peuples;
Donnez au Seigneur gloire et force;
Donnez au Seigneur la gloire de son nom.

Apportez votre offrande, entrez dans ses parvis;
Prosternez-vous devant le Seigneur, quand éclate sa sainteté;
Tremblez devant lui, terre entière.

Dites parmi les nations : « Le Seigneur est roi.
Oui, le monde reste ferme, inébranlable.
Il juge les peuples avec droiture. »

Que les cieux se réjouissent, que la terre exulte,
Et que grondent la mer et ses richesses!

Que la campagne tout entière soit en fête,
Que tous les arbres des forêts crient alors de joie,
Devant le Seigneur, car il vient,
Car il vient pour gouverner la terre.
Il gouvernera le monde avec justice
Et les peuples selon sa loyauté.

Traduction officielle liturgique

Un chant de Noël

     La liturgie de l’Église catholique – peut-être celle aussi d’autres Églises chrétiennes – fait appel au psaume 96 (95) pour la liturgie de la Parole, à la messe de la nuit de Noël. Le psaume prolonge le grand poème emprunté au livre d’Ésaïe (9,1-6). Il annonce déjà le récit émerveillé de la naissance de Jésus (Lc 2,1-14).

     Au verset 2, on lit : « Proclamez son salut de jour en jour. » Littéralement, le texte hébreu dit : « Annoncez l’évangile, annoncez la bonne nouvelle. » Ce psaume invite donc à accueillir une nouvelle exceptionnelle, une nouvelle qui fait la joie et le bonheur de ceux et celles qui la reçoivent.

     Entre ce psaume et la lecture évangélique de Noël, on peut reconnaître une parenté, des traits semblables. Le Seigneur du psaume, la liturgie le rencontre dans l’enfant de Bethléem. Le fils de Marie, l’humble fils de l’humble femme, est appelé à la gloire que chantera à son tour son passage de la mort à la vie, de la mort à la résurrection.  Le psaume annonce déjà Pâques! De la mangeoire de Bethléem jusqu’au jardin de la résurrection, se déploiera progressivement le salut de Dieu.

     Dans l’un comme dans l’autre texte, le chant est à l’honneur : chant de fête, cri de joie, exultation. Le chant est nouveau parce qu’il s’agit d’une naissance. Marie et Joseph participent à l’évènement. Les bergers s’en émerveillent pendant que les anges annoncent la bonne nouvelle de cette nouveauté. Le chant est nouveau également parce que l’enfant est l’envoyé de Dieu. On saluera en lui le roi de l’univers. « Le Seigneur est roi », claironne le psaume.

     À Bethléem, la présence des anges rend la scène plus solennelle. Mais des bergers sans apparat font plutôt ressortir la pauvreté de la famille de l’enfant, sa pauvreté à lui. Le psaume s’excite davantage. On fait appel aux réjouissances des cieux, à l’exultation de la terre, au grondement de la mer et de ses richesses. La campagne fait la fête. On entend même les arbres chanter à pleine voix. C’est tout le cosmos qui se déchaîne, qui laisse éclater sa joie.

     Aussi, il n’est pas surprenant que le psalmiste invite les nations, les peuples, les familles des peuples, la terre entière. Nous sommes en présence du Seigneur de l’univers « car il vient pour gouverner la terre. Il gouvernera le monde avec justice et les peuples selon sa loyauté ». Pour célébrer sa sainteté, que tous les hommes et toutes les femmes de cet univers se retrouvent au sanctuaire, qu’on apporte des offrandes, qu’on entre dans le saint lieu, pour laisser se déployer la gloire de celui qui vient, pour qu’éclate sa splendeur et qu’il soit comblé de louanges.

     Un chant nouveau pour annoncer un monde nouveau, une nouvelle terre. Un nouveau royaume que prêchera Jésus, le roi au-dessus de tout. « Grandes et admirables sont tes œuvres, Seigneur Dieu Tout-Puissant. Justes et véritables sont tes voies, Roi des nations. Qui ne craindrait, Seigneur, et ne glorifierait ton nom? Car toi seul es saint. Toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi, car tes jugements se sont manifestés. » (Ap 15,3-4)

Denis Gagnon

Article précédent :
Qui demeurera sur ta montagne sainte ? Psaume 15 (14)