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Les Psaumes

 

David
     

chronique du 16 janvier 2015

 

Tu as été notre abri : Psaume 90 (89)

Seigneur, d’âge en âge
Tu as été notre abri.
Avant que les montagnes naissent
Et que tu enfantes la terre et le monde,
Depuis toujours, pour toujours, tu es Dieu.

Tu fais retourner l’homme à la poussière,
Car tu as dit : «Fils d’Adam, retournez-y!»
Oui, mille ans, à tes yeux,
Sont comme hier, un jour qui s’en va,
Comme une heure de la nuit.

Tu les balayes, pareils au sommeil,
Qui, au matin, passe comme l’herbe;
Elle fleurit le matin, puis elle passe;
Elle se fane sur le soir, elle est sèche.

Oui, nous avons été achevés par ta colère,
Épouvantés par ta fureur.
Tu as placé nos fautes en ta présence,
Nos secrets à la clarté de ta face.

Oui, devant ta fureur s’effacent tous nos jours;
Le temps d’un soupir, nos années s’achèvent :
Soixante-dix ans, c’est la durée de notre vie,
Quatre-vingts, si elle est vigoureuse.
Son agitation n’est que peine et misère;
C’est vite passé, et nous nous envolons.

Qui peut connaître la force de ta colère?
Plus on te craint, mieux on connaît ton courroux!
Alors, apprends-nous à compter nos jours,
Et nous obtiendrons la sagesse du cœur.

Reviens, Seigneur! Jusqu’à quand?
Ravise-toi en faveur de tes serviteurs.
Dès le matin, rassasie-nous de ta fidélité,
Et nous crierons de joie nos jours durant.

Rends-nous en joie tes jours de châtiment,
Les années où nous avons vu le malheur.
Que ton action soit visible pour tes serviteurs,
Et ta splendeur pour leurs fils!

Que la douceur du Seigneur notre Dieu soit sur nous!
Consolide pour nous l’œuvre de nos mains,

Oui, consolide cette œuvre de nos mains.

Traduction officielle liturgique

Poussières

     « Tu es poussière et à la poussière tu retourneras. » (Gn 3,19) La parole est bien connue. Elle est évoquée, chaque année, le mercredi des cendres. Dieu s’adresse à Adam après la chute du premier couple.

     Le psaume 90 (89) pourrait constituer une méditation de cette parole de Dieu. Le verset 3 du psaume est assez explicite : Tu fais retourner l’homme à la poussière, car tu as dit : « Fils d’Adam, retournez-y! »

     Comment est décrite cette poussière humaine dans le psaume? Dieu existe, tout puissant créateur depuis toujours, avant les montagnes, avant même la terre et le monde. Les êtres humains, à l’opposé, n’ont pas plus de consistance que la poussière! La condition humaine est fugace. Elle ressemble au sommeil qui disparaît au terme de la nuit comme si de rien n’était, un simple coup de balai. Elle ressemble à l’herbe qui germe au lever du jour mais finit son existence avant le soir.

     La vie est aussi éphémère que le temps d’un soupir. Les plus vigoureux tiennent le coup jusqu’à 80 ans. La plupart ne dépassent guère 70. De nos jours où la durée de la vie est plus longue, nous nous extasions devant les centenaires. Cependant, même si leur vie accumulait mille ans, leur millénaire n’aurait pas plus d’importance que n’en a hier, un jour qui s’en va, une heure dans la nuit (cf. 90,3).

     Les premières pages de la Genèse laissent entendre que la fragilité humaine est la conséquence du péché. Selon le psaume, il s’agit non seulement de la faute d’Adam, mais encore de toutes les fautes de tous les Adam au cours de tous les siècles.

     Le péché remue les entrailles de Dieu. Colère, fureur, courroux... Dieu est irrité. Alors, le psalmiste supplie. Sa prière est confiante. Nos fautes se trouvent en présence de Dieu; la clarté de sa face dévoile nos secrets les plus monstrueux; nos jours s’effacent devant la fureur divine. Mais la douceur de Dieu dépasse sa fureur. Elle est plus forte. La colère de Dieu doit céder la place à sa fidélité, son amour. Dieu n’est-il pas notre refuge d’âge en âge? Les jours de joie peuvent remplacer les jours de châtiment. Plus que tout, le psalmiste demande la grâce de la conversion. Il veut connaître enfin la sagesse du cœur. Il veut le secours de Dieu pour consolider le travail de ses mains, pour que son œuvre soit durable. « Que ton action soit visible pour tes serviteurs, et ta splendeur pour leurs fils. » (v. 16)

« Homme
passage
herbe fragile
miraculeux atome
secret fugué
tu deviens.
 »

Alain Lerbret

Denis Gagnon

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Chantez au Seigneur un chant nouveau : Psaume 96 (95)