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Récitatif biblique

 

récitatif
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chronique du 2 novembre 2012
 

La puissance du geste

Il y a plusieurs années, je vivais un conflit avec une compagne de travail, un conflit qui touchait les « bibittes » de l’une et de l’autre. Notre directrice a demandé pour nous un psychologue pour amorcer une médiation. Pendant la rencontre à trois, j’ai fait un geste de découragement, les deux bras tombant le long de mon corps. Le psychologue m’a demandé de refaire ce geste et là, les larmes sont venues, libérant ainsi ma souffrance, ma douleur et ma colère.

     Le geste est puissant. Le simple fait de s’agenouiller lors de la prière nous dispose déjà à la prière. Le corps dispose le cœur.

     Il y a déjà trente ans, je travaillais en pastorale scolaire au primaire et la commission scolaire avait fait venir sœur Mireille Robillard pour permettre aux animatrices de s’initier au récitatif biblique. Nous avions appris, entre autres, « Laissez venir les petits enfants » en Marc 10,14b-16. Je vous transmets le texte de ce récitatif.

« Laissez venir les petits enfants,
 et n’empêchez pas les petits enfants de venir vers moi.
 Car il est à eux, le Royaume des cieux!
 Si vous ne changez pas et ne devenez pas comme des petits enfants,
 vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux. »
Puis, il les embrassa et il les bénit en posant ses mains sur eux.
Et il s’en alla de ce lieu.

     « En posant ses mains sur eux »… Le geste correspondant était si simple : poser nos deux mains à quelques centimètres de notre tête. Et pourtant, ce geste nous faisait entrer dans un monde de paix et d’amour, celui que Jésus a pour tous ses enfants, les petits enfants que nous sommes et qui sont heureux de se laisser toucher par Jésus par nos propres mains! Il s’agissait bien d’une bénédiction de la part du Seigneur, qu’on pouvait goûter et ressentir immédiatement.

     Puis j’ai appris d’autres récitatifs et d’autres chants bibliques gestués au fil des ans. C’est fou comme les gestes nous font relier des textes que la raison raisonnante prend du temps à faire!

     En apprenant « le baptême de Jésus », j’ai tout de suite fait le lien entre la bénédiction de Jésus aux enfants et celle qu’il avait lui-même reçue de son Père au baptême; « comme une colombe descend le Souffle » - le même geste, apaisant, protecteur, donneur de force pour grandir et accomplir sa mission. Un geste parallèle qui revient dans le récitatif de la Pentecôte : « il s’en posa une (langue de feu) sur chacun d’eux ».

     Un geste simple, que les apôtres posaient sur les malades au nom de Jésus. Geste d’imposition des mains sur les missionnaires envoyés par la communauté des Actes. Geste repris dans la liturgie du baptême, de la confirmation, de l’ordre et du mariage, de l’onction des malades…

     Non, il ne s’agit pas d’une coïncidence. Dieu passe dans la puissance du geste.

Lily Montreuil, présidente
Association canadienne du récitatif biblique

 

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Un corps habité de Parole