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chronique du 25 septembre 2015

 

La guérison de l’aveugle de Jéricho

 

Voici un texte que j’utilise très souvent pour la célébration du Baptême, car c’est une catéchèse de l’église primitive sur ce sacrement qui alors s’appelait le sacrement de l’illumination. Le tout se passe à Jéricho. Et ils viennent à Jéricho et tandis qu’Il sortait de Jéricho ainsi que ses disciples, et une foule considérable. L’écriture dès le point départ nous situe dans un contexte d’arrivée et de sortie (ils viennent et il sort).

     Le lieu Jéricho est le point de la terre le plus bas au monde, des centaines de mètres sous le niveau de la mer. D’une certaine façon, Jéricho est un trou, une dépression, une bassesse. Et à travers cette image, on peut entrevoir de nombreuses situations dans lesquelles notre condition humaine peut se retrouver. Le pluriel de l’entrée à Jéricho contraste avec le singulier de la sortie. Jésus entraîne une multitude dans son mouvement de mort-résurrection.

     Un mendiant aveugle est assis au bord du chemin. Il crie, on le rabroue pour qu’il se taise, mais il crie de plus belle. Cet homme dans la dépendance est comme on dit ici « à côté de la traque ». Il n’est pas sur la voie. Et dans son cri, on le rabroue; n’étant pas reçu il crie de plus belle. Mais Jésus s’arrêta comme il s’arrête toujours aux cris de l’humanité qui veut s’en sortir et dit à la foule qui rabroue : « Appelez-le. » Et elle passe d’une foule qui rejette, qui étouffe, à une foule qui appelle et qui libère. « Courage, debout, il t’appelle! »

     Celui-ci rejetant son manteau, ce qui le couvre, le vieil homme écrasé par le péché qui a besoin de se renouveler bondit, il rejette sa chape de plomb et vient à Jésus. Et dans cette nudité virginale Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi? » Et lui de répondre : « Seigneur, que je vois. » Illuminé par cette rencontre, il passe des ténèbres à la lumière, de la peur à la confiance, du péché à la grâce. Plongé dans la mort du Christ, il remonte et se redresse homme nouveau.

     Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Jésus l’appuie sur cette nouvelle relation qui l’habite et l’établit dans la confiance comme le Père, le Fils et l’Esprit. Il appartient maintenant à cette dynamique trinitaire. La parole se termine : « et il le suivait sur le chemin ». À Jéricho, cet homme passe d’aveugle à voyant, d’exclu à côté de la route à croyant avançant sur le chemin à la suite de Jésus pour être témoin de son nouveau maître sur la mort, la sienne, la nôtre et celle de tous ceux qui voudront accueillir Jésus dans leur vie.

Pierre Desroches

Article précédent :
La tempête apaisée (Luc 8,22-25)