Le paralytique (Lc 5, 17-26)

La guérison du paralytique
Mosaïque de la basilique Saint-Apollinaire
Ravenne, Italie

Lire Luc 5, 17-26

Cette parole est infiniment riche comme chacune des paroles qui peuvent nous accompagner dans l’approfondissement de la réalité du mal, du péché, du pardon, de la libération. C’est une catéchèse sur le baptême, mais aussi sur bien d’autres mystères de la réalité humaine devant laquelle nous vivons souvent des impasses qui nous paralysent, qui nous jettent sur nos grabats parce qu’on ne sait plus comment se tenir debout.

     Au moment où je me prépare à vous commenter ce texte, nous sommes depuis une semaine confrontés à la terreur des événements de Paris qui nous laissent perplexes avec de grands sentiments d’impuissance des limites pour faire la lecture de ce qui advient mais aussi discerner les voies qui peuvent nous faire sortir de l’impasse.

     Ce mal, cette absurdité, cette violence qu’on reconnaît n’avoir d’autre but que de nous enfermer dans la peur, d’où cela vient-il? Est-ce un jaillissement spontané, une irruption instantanée ou les conséquences d’un long sommeil où nous sommes appelés à sortir? Ces attentats contre nos valeurs de société occidentale, contre notre mode de vie, ont-ils une origine dont on ne reconnaît pas la source? Sommes-nous de pauvres victimes innocentes devant des bourreaux inhumains et démoniaques?

     En ce jour, que nous enseigne Jésus en présence de tous les scribes et les docteurs de la loi qui viennent de toutes ces régions touchées par les événements de Paris? Quelles guérisons la puissance du Seigneur veut-elle opérer chez les uns comme chez les autres?

     Qui est cet homme paralysé porté sur un lit à travers tous les grabats des ambulanciers de Paris? Qui le porte et vers qui sont-ils portés? Les ambulanciers les portent aux différents hôpitaux, aux salles d’urgence, à la morgue. Leurs blessures et leur mort peuvent-elles soigner nos sociétés, notre monde et nous conduire à un ailleurs dans lequel nous nous sommes enfermés dans le sommeil de nos inconsciences?

     Et voyant leur foi, il dit : « Homme, tes péchés te sont remis. » Quels sont donc ces péchés qui nous sont retenus et qui nous paralysent et nous empêchent d’être debout? Le pape François s’adressait dans un article, je crois du Paris Match, en disant et en interpellant les hommes politiques en affirmant leur hypocrisie mais aussi la nôtre devant le mal. Peut-on dans un système capitaliste sacrifier aux seules valeurs du  profit et de l’argent le sort de notre humanité en négociant la vente de nos armes, en croyant qu’elles ne seront  jamais pointées vers nous mais uniquement vers les autres?

     François nous invite au-delà de l’immédiat à voir dans nos façons d’être collectives, politiques ce qui pourrait conduire à la guérison et à la remise entre nos mains de la vérité et la reconnaissance de notre hypocrisie qui pourraient modifier profondément nos raisonnements.

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Le paralytique 2/2

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