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chronique du 17 juin 2016

 

L’Annonciation : Luc 1, 26-38

La parabole du figuier stérile

L’Annonciation
Fra Angelico, circa 1437
fresque du couvent San Marco, Florence
(photo : Wikipedia)

Voilà une parole qui a été abondamment reproduite sous le pinceau de nombreux artistes tant de l’Orient que de l’Occident. La tradition vivante de l’Église a aussi laissé une large place à cette femme appelée Marie.

     Dans ce texte de l’Écriture, un messager de Dieu du nom de Gabriel vient personnellement la rencontrer pour lui signifier l’élection que Dieu a fait de sa personne pour être la mère de son Fils. Nous sommes souvent impressionnés par l’élection d’un nouveau pape, mais ici il s’agit du Père lui-même qui, par Gabriel, entre chez Marie et sollicite son oui pour la naissance de son Fils et la venue en elle de l’Esprit. Nous n’assistons pas à un conclave mais une heure trinitaire dans la demeure et l’intimité d’une des nôtres.

     Cette humble femme déjà accordée en mariage portera le Fils de Dieu qui, en elle et par elle, épouse l’humanité. On peut comprendre que devant cette réalité, elle fut très troublée et se questionna sur le sens de cette salutation pour la moins étonnante. Sans lui donner de cours de théologie, le messager éclaire Marie sur cette faveur qu’elle reçoit de Dieu et lui parle de Celui qu’elle va porter et enfanter et auquel elle donnera le nom de Jésus.

     Cette parole qui pour plusieurs des bien-pensants de notre siècle apparaît comme une fable qui ne peut atteindre que les crédules. En vérité, cette parole n’explique pas l’engendrement physique d’un être humain mais bien du Fils de Dieu qui origine non pas d’abord d’un homme et d’une femme mais de la communion du Père, du Fils et de l’Esprit avec le genre humain qu’il épouse en Marie. La chair des petits et des humbles que nous sommes est visitée et choisie pour achever l’œuvre de la création.

     En Marie, apparaît la vocation de l’humanité et elle est la première à l’accomplir. Et elle ne pourra se réaliser que dans un long consentement à être la servante du Seigneur pour que s’accomplisse sa volonté et sa Parole.

     Pour entrer dans ce mystère, il faut saisir le nôtre. Bien que nous ayons été mis au monde dans un processus biologique initié par un homme et une femme, notre venue dépasse infiniment cette seule réalité charnelle. Notre vocation n’est pas d’abord d’être uniquement des fils ou des filles de cet amour nous l’espérons conjugal mais bien d’atteindre notre statut de fils et de filles de Dieu.

 

     Et cette parole de l’Annonciation vient nous révéler la dignité fondamentale de notre condition humaine et du sens même de notre chair et de notre sang.

     Elle veut nous mettre en marche comme le fait Marie troublée par cette élection dont elle n’a pas fini de découvrir ce qui lui apparaîtra peu à peu tout au long de son parcours avec Jésus et Joseph dans la communion avec l’être même de Dieu. Cette parole n’est pas pour les naïfs mais bien pour les croyants qui cherchent comment Dieu veut à travers eux affirmer la victoire de son Fils dans la chair et le sang qu’il a depuis les origines destinés non pas à une vie de passage mais à une vie éternelle.

Pierre Desroches

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Les femmes au tombeau : Luc 24, 1-12