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chronique du 16 septembre 2016

 

La Visitation : Luc 1, 39-45

La Visitation

La Visitation
Fra Angelico, détrempe sur bois, 1433-1434
Musée diocésain de Cortone (Italie)
(photo : Wikiart)

Chaque année nous célébrons cette fête de Marie qui rencontre sa cousine Élisabeth. Ce mystère revêt une signification particulière pour le diocèse de Montréal auquel j’appartiens, car c’est notre fête patronale.

     Marie vient elle-même d’être visitée par l’ange Gabriel et aussitôt elle part avec hâte pour se rendre dans le haut pays où elle entrera dans la maison de Zacharie pour saluer sa cousine Élisabeth. Cette rencontre représente la jointure entre la fidélité du Dieu de l’Ancien Testament et l’avènement du Nouveau.

     Ces deux femmes apparentées par le sang et par l’Esprit appartenant à deux temps d’une même histoire sainte se reconnaissent l’une et l’autre. Cette vieille cousine réputée stérile et porteuse de Jean Baptiste accueille avec joie la vie nouvelle engendrée en Marie pour laquelle ce peuple depuis longtemps espérait la venue.

     Elle-même est le signe donné à Marie pour authentifier l’annonce tout à fait troublante accueillie par la Vierge « car rien n’est impossible à Dieu ». Parole entièrement irrecevable pour nos esprits cartésiens. Dès son entrée, Élisabeth entendant sa salutation va ressentir la plénitude de l’Esprit dans le rebondissement du précurseur en germe dans son sein. Elle poussa un grand cri et dit : « Tu es bénie plus que toutes les femmes, béni aussi est le fruit de ton sein. »

     Entre ces deux femmes,  nulle compétition, nulle centration sur sa propre élection. Mais une mutuelle exaltation et reconnaissance envers le Très-Haut qui met en œuvre en ce temps-là l’accomplissement de sa promesse. « Bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur. »

     L’Ancien Testament représenté par la figure d’Élisabeth confirme et reçoit dans sa chair l’enfant Messie porté par Marie et se prosterne devant cette venue qui humblement se rend à cet autre mystère de la grâce portée par Élisabeth.

     Au cri d’Élisabeth va maintenant retentir le cri de Marie inspiré du cantique d’Anne et repris depuis des générations par toute l’Église dans le chant du Magnificat. Que cette communion intergénérationnelle puisse inspirer ce temps actuel appelé aussi à vivre une grande mutation afin que les plus anciens ressentent et expérimentent le rebondissement de la vie qu’ils portent au travers de ceux qui leur sont apparentés pour que s’accomplisse l’espérance de tous les temps.

 

Pierre Desroches

Article précédent :
L’Annonciation : Luc 1, 26-38