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réflexion du 12 février 2018

 

Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus -Christ, à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment.
1 Corinthiens 1, 10

Malheureusement le mot division n’est pas en voie d’extinction dans les églises d’aujourd’hui et même trop souvent d’actualité. Je suis sûr que qui que vous soyez, vous êtes concernés au premier degré ou que vous connaissez une situation de division qui vous chagrine.

L’apôtre Paul écrit à l’Église de Corinthe, une Église divisée à plusieurs endroits. Premièrement il y a une division théologique qui prend pour prétexte le docteur enseignant. Ainsi certains se disent de Paul, d’autres d’Apollos, d’autres encore de Céphas, c’est-à-dire Pierre et d’autres de Jésus directement. Les divergences trouvent leur justification dans la référence au docteur théologien pour donner un soi-disant crédit à la doctrine en question. En effet qui pourrait remettre en question Paul, Apollos ou Céphas ? Aujourd’hui aussi la plupart des divergences doctrinales ont besoin de leaders connu pour leur donner du crédit, même si c’est quelquefois à leur insu. Le pasteur untel l’a bien dit ! ou le docteur en théologie dit bien le contraire !

Paul corrige le problème de division en unifiant la doctrine à la crucifixion de Christ et non de Paul, d’Appolos ou de Céphas. Il ne peut pas avoir deux visions – soit di-vision – dans l’Église du Christ, mais seulement une unité d’esprit et de pensée (1 Co 1,10). En d’autres mots, l’unité de doctrine doit prendre le dessus sur la divergence ! Si Paul était là aujourd’hui il demanderait certainement de repenser les priorités ! L’unité doit être en premier.

Pour mieux se faire comprendre, Paul utilise une autre division de l’église de Corinthe, une division ethnique entre Juifs et Grecs qui n’ont pas les mêmes centres d’intérêt : les Juifs demandent des miracles alors que les Grecs sont en quête de sagesse (1 Co 1,22).

Et c’est vraisemblablement cette recherche de sagesse qui génère tensions et divisions, une sagesse que Paul va dénigrer au profit du message évangélique de la croix qui contient puissance et salut de Dieu (1 Co 1,18-21). Ainsi pour unir l’Église de Corinthe, Paul met les points sur les « i » et les barres sur les « t » en remettant la sagesse des Grecs à sa place. Si la sagesse hellénistique a été très influente jusque dans la diaspora juive de l’Asie Mineure, il est temps que celle-ci cède sa place à un message messianique porteur de Salut qui frappe de folie la sagesse des plus sages (1 Co 1,20). Ce qui est scandale pour les juifs ou folie pour les Grecs, c’est justement le message apostolique de la croix (1 Co 1,25), ce message que les Corinthiens ont justement reçu avec foi sans tenir compte des effets de scandale ou de folie.

La rhétorique paulinienne de l’ouverture de la première aux Corinthiens a ainsi pour objectif de rappeler l’originalité du message dans un contexte judéo-hellénistique, message qui qualifie de fous ou de scandaleux ceux qui le reçoivent par effet de ricochet. Restant du côté grec, Paul poursuit en soutenant que le croyant est fou, ou faible en sagesse. Ce n’est pas en effet la sagesse humaine, ou la puissance politique voire le rang social qui a fait des Corinthiens des croyants, mais c’est l’appel (le choix) de Dieu qui les a qualifiés. Ceci étant dit, que personne ne s’attribue la gloire qui revient à Dieu qui a choisi le faible dans le monde (grec) (1 Co 1,28). Il est capital pour Paul que ses lecteurs comprennent bien que la sagesse telle que définie par les philosophes n’apporte rien de bon.

La grande majorité – si ce n’est la totalité – des conflits théologiques des corinthiens est basée sur des réflexions intellectuelles issues de la philosophie grecque (comme le démontrera un peu plus tard l’histoire des premières hérésies de l’Église des premiers siècles). C’est donc pure folie que de se diviser sur une telle base alors que justement Dieu lui-même a frappé de folie telle sagesse. De la même manière aujourd’hui il est nécessaire de mieux réfléchir sur l’objet de la division théologique. Trop souvent, la pensée des hommes prend le dessus sur ce qui est spirituel, c’est à dire la pensée de Dieu, comme si la sagesse humaine avait plus d’importance que la pensée de Dieu. J’ai trop souvent vu des chrétiens détruire l’œuvre de Dieu pour prouver qu’ils ont raison de penser de la sorte. Chez les Romains, il y avait aussi tout un débat sur une question alimentaire autour d’un débat carnivores/végétariens et Paul s’exclame : Pour un aliment, ne détruis pas l'œuvre de Dieu (Rm 14,20) !

Le vrai sage est celui qui l’est aux yeux de Dieu et non des hommes ! Celui qui croit être sage en divisant est un fou !

15 Nous tous donc qui sommes des hommes faits, ayons cette même pensée; et si vous êtes en quelque point d'un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus. 16 Seulement, au point où nous sommes parvenus, marchons d'un même pas. (Ph 3,15-16)

La vraie sagesse demeure ainsi dans la communion en Christ (unité des croyants), celle qui procure justice, sanctification et rédemption (1 Co 1,31) et qui seule digne de fierté dans le Seigneur.

Jonathan Bersot

Réflexion précédente :

Réflexion du 5 février 2018