En ce temps-là, comme les foules s’amassaient, Jésus se mit à dire : « Cette génération est une génération mauvaise : elle cherche un signe, mais en fait de signe il ne lui sera donné que le signe de Jonas. »
Luc 11,29

Il existe des tares génétiques qui se transmettent de génération en génération. Le génie génétique cherche à les corriger. Mais comment guérir l’obsession collective à vouloir des signes? Ce serait tellement plus simple de croire s’il y avait des « preuves » irréfutables ou s’il survenait des événements extraordinaires. Mais non, il faut se rabattre sur des « signes » déjà là, beaucoup plus discrets, et qu’il s’agit d’écouter de l’intérieur de nous-mêmes et d’interpréter. Je pense qu’Etty Hillesum [1] avait cette capacité de savoir lire les signes. Cette jeune juive, morte en 1943  dans un camp de concentration, a su voir jusqu’à la fin la beauté de la vie et son sens, malgré les atrocités qui l’entouraient. Elle s’est engagée jusqu’à sa mort, acceptée lucidement, pour soutenir l’humanité en chaque personne qu’elle croisait et lui manifester un peu de l’amour de Dieu qu’elle sentait si intensément en elle-même.

[1] Voir l’ouvrage de Sylvie Germain, Etty Hillesum, Paris, Pygmalion,1999, qui présente dans un texte magnifique le parcours spirituel autant insolite qu’exceptionnel de cette jeune femme.