Il renverse les puissants de leur trône et il élève les petits, ceux qui ne sont rien. Il rassasie les affamés par toutes sortes de biens, et il laisse les riches les mains vides.
Luc 1,52-53

Je suis en train de lire le commentaire de Martin Luther (écrit en 1521) sur le Magnificat, ce chant de louange et de gratitude de Marie au moment de la visitation. Selon Luther, « Dieu est un Seigneur qui a pour unique occupation d’élever ce qui est bas, d’abaisser ce qui est élevé. »

C’est une attitude très humaine de regarder des gens et des choses de haut. Des Montréalais regardent de haut les gens des régions. Certains citoyens de Trois-Rivières regardent de haut « le Bas du Cap ». Des personnes qui travaillent en Église auprès des pauvres peuvent s’en enorgueillir et regarder de haut leurs confrères et consœurs qui œuvrent dans d’autres milieux. Les intellectuels chrétiens peuvent regarder de haut la foi du charbonnier et la piété populaire. Personne n’est à l’abri de cette attitude si humaine ! La même attitude hautaine qui a fait dire à Nathanaël : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » (Jean 1,46)

En cette période de carême, je médite ce passage du Magnificat, j’examine ma conscience à sa lumière et j’observe ce que et ceux que je regarde de haut, pourquoi, d’où me vient ce regard… J’espère en arriver ultimement à ne plus valoriser ce qui est élevé aux yeux des hommes et à ne plus détourner mon regard de ce qui est bas. À voir les autres et les choses avec les yeux de Dieu.