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Archéologie
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LE SAINT-SÉPULCRE (7/8)

 

Un pèlerin chrétien au Saint-Sépulcre

Au début des années 60, des travaux de restauration du Saint-Sépulcre conduisent à des découvertes archéologiques fulgurantes pour l'histoire de ce haut-lieu de la foi chrétienne.

Une carrière « prometteuse »

     L'endroit a servi de carrière pour la construction de Jérusalem à l'époque des rois de Juda (VIIIe-VIe siècles avant J.-C.). Au temps de Jésus, on y aménage de nombreux tombeaux, ce qui montre bien que ce secteur se trouvait hors des murs de la ville. Constantin, en 325, y construit une grande église, l'Anastasie (résurrection); seule la rotonde entourant la tombe de Jésus survit aux ravages des années. Devant cette rotonde, nous reconnaissons bien les fondations de l'église proprement dite, totalement disparue.

plan des fouilles

Fig. 1

     Voilà dix ans, les Arméniens dirigent d'autres fouilles derrière la chapelle de Sainte-Hélène (fig. 1, 1) et au nord de la chapelle de l'Invention de la Croix (fig. 1, 2), deux lieux souterrains marqués par les anciennes carrières et réutilisés comme citernes! L'église constantinienne les recouvrait, ce qui requérait d'épais murs de soutènement! On y découvrit avec la même présence de marques de carrières et de murs de soutènement constantiniens, un espace que les Arméniens dédièrent à saint Vartan (fig. 1, 3). Mais la vraie surprise est pourtant ailleurs.

Un bateau à l'encre noire

     Une des grosses pierres d'un mur constantinien présente une surface polie de 31 cm x 65 cm. On y a dessiné un bateau et inscrit deux mots, à l'encre noire, le tout bien visible à l'oeil nu. Une photographie à l'infrarouge confirme et précise cette lecture (fig. 2). Le navire correspond parfaitement aux bateaux marchands romains des IIe et IVe siècles de notre ère, donc encore en usage à l'époque constantinienne. La forme de la coque, les deux gouvernails et surtout le mât sont révélateurs.

inscription

Fig. 2

     L'inscription, en latin, se lit DOMINE IVIMUS (Seigneur, nous irons). On croit qu'il s'agit des premiers mots du Psaume 121 : « In domum Domini ibimus » (Nous irons à la maison du Seigneur); dans ce cas, vu les grandes différences, il ne peut s'agir que d'une simple évocation du texte! Voilà pourquoi d'autres pensent plutôt à la question de Pierre en Jn 6,68 : « Domine, od quem ibimus? » (Seigneur, à qui irions-nous?). Cette référence convient sans doute mieux, à moins qu'il ne s'agisse d'un simple voeu : « Seigneur (Jésus), nous irons (vers toi) ». On reste encore étonné du ivimus (pour ibimus) : une différence dialectale? Une prononciation fautive? Qui sait?

     De toute façon, nous sommes en présence de la plus vieille inscription chrétienne de Jérusalem, l'oeuvre d'un pèlerin d'Europe, vu le latin, et d'aucuns croient que la position du mât (couché) évoquerait un naufrage! Ainsi, le pèlerin serait lui-même un rescapé de naufrage, qui a voulu remercier son Seigneur pour ce salut fort apprécié!

Guy Couturier, CSC

Source: Parabole xvii/5 (1995) 16.

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