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Archéologie
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chronique du 14 octobre 2016

 

Le système de canalisation de Jérusalem

La source du Gihon

La source du Gihon (photo : Jerusalem Walking Tours)

On ne peut surestimer l’importance de l’eau pour la survie des villes dans cette région du monde. On ne s’installe habituellement pas où il n’y a pas de source pérenne. À Jérusalem, une telle source existe aux pieds de l’Ophel, dans la vallée du Cédron. C’est la source de Gihon (prononcer Guihonn). Cette dernière a un bon débit et peut subvenir aux besoins d’une population moyenne. C’est parce que cette source existait que l’on a choisi de s’installer sur l’Ophel à l’époque des Cananéens. Elle desservira toute la population de la ville pendant toute la période israélite. Quelques citernes seront également creusées sur le mont Sion pour éviter d’avoir à traverser la ville pour s’approvisionner en eau. Mais il n’y a pas de source dans le Tyropéon, ni dans la Géhenne. Ce sont des vallées qui peuvent transporter de bonnes quantités d’eau de pluie, c’est tout.

Vasques de Salomon

Vasques de Salomon

     Au moment où la ville ouvre des quartiers vers le Nord, il est évident que les besoins en eau deviennent criants. La population a augmenté, et la seule source de Gihon ne peut plus suffire à la tâche. Hérode a réglé une partie du problème en construisant des aqueducs depuis la région d’Hébron, en passant par les vasques de Salomon. Ce système de canalisations permet de stocker l’eau de la région à Bethléem et l’acheminer jusqu’à Jérusalem. Elles sont constituées de trois grands bassins à ciel ouvert, avec un dénivelé de 6 mètres entre eux. Chacun a une taille de plus de 100 mètres de long, 65 de large, et 10 de profondeur.

     Voici comment l’eau était distribuée dans la ville grâce, en partie, à ces aqueducs hasmonéens et hérodiens.

Le système de canalisation de Jérusalem

     L’aqueduc inférieur arrive dans le bas à gauche (petite ligne pointillée). Il contournait la piscine du Serpent, (dont on voit qu’une partie en bas à gauche toujours), qui elle s’alimentait facilement à partir de l’eau de ruissellement de la Géhenne. Après ce contournement, obligatoire pour garder un niveau de dépression suffisant, l’aqueduc contournait la colline du mont Sion (toujours pour assurer une dénivellation adéquate) et suivait le Tyropéon sur le versant oriental du mont Sion pour venir finalement alimenter les importantes citernes à l’Ouest de l’esplanade du temple (toujours la petite ligne pointillée qui part du bas de la photo et monte vers la citerne à côté de l’esplanade du temple).

     D’autres systèmes d’alimentation des autres citernes sont représentés ici par des lignes noires pleines. Il s’agit de couloirs qui dirigeaient l’eau de pluie vers d’immenses citernes qui pouvaient contenir des milliers de litres d’eau. Les plus importantes se trouvaient au Nord, ce qui est normal étant donné qu’il n’y a pas de source dans ce coin de la ville. Je signalerai ici les plus importantes.

     À l’Ouest, près de l’actuelle porte de Jaffa, on avait la citerne des Tours, ainsi nommée parce qu’elle était à proximité des grandes tours qui gardaient la citadelle. L’eau y venait de la Géhenne et transitait par la vallée transversale.

     À l’Est, trois citernes retiennent l’attention. En entrant par la porte des Lions (appelée à l’époque Porte des Brebis), à droite la citerne des Brebis, que l’on appelle aussi piscine Probatique, à gauche la citerne d’Israël. Un peu plus loin, dans la région de l’ancienne forteresse Antonia, la piscine de Struthon. Il semble qu’il pouvait aussi y avoir un bassin à l’extérieur de la porte de Damas, mais les témoignages à ce sujet ne sont pas clairs.

     Avec ces importants réservoirs, répartis aux quatre coins de la ville, les gens pouvaient bénéficier d’un apport en eau adéquat et le temple pouvait aussi obtenir l’eau suffisante au maintien d’une hygiène acceptable dans un lieu où l’on faisait beaucoup de sacrifices sanglants.

Robert David

Article précédent :
Jérusalem, une ville de collines et de vallées

 

 

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