chronique du 11 novembre 2016

L’esplanade des mosquées et le mont du Temple

(photos : Wikipedia)

Certainement la région de la vieille ville de Jérusalem la plus connue et la plus médiatisée, l’esplanade des mosquées, est aujourd’hui objet de convoitises et de tensions entre les communautés juives et musulmanes.

Plan de l’esplanade des mosquées

Le plan présenté ici (voir plus bas) se veut simplement un premier contact avec les principaux édifices qui se trouvent aujourd’hui sur cette esplanade. Précisons que les dimensions de l’esplanade actuelle sont celles de l’esplanade du temple à l’époque d’Hérode. Avant lui, cette esplanade était plus modeste, quoique tout de même importante en comparaison de l’étendue du reste de la ville. C’est dans une enceinte aux dimensions variables que se dressait le temple de Jérusalem, celui de Salomon, de Zorobabel et d’Hérode. Nous en avons cependant perdu toute trace depuis la destruction de la ville par les troupes de Titus en 70, et surtout d’Hadrien en 135. Et il est peu vraisemblable que nous puissions en trouver quoique ce soit, car la volonté d’Hadrien de raser tout ce qui appartenait aux Juifs l’a conduit à niveler à zéro les constructions de l’esplanade et à en utiliser les matériaux pour donner vie à son Aelia Capitolina. Le temple de Salomon avait déjà été détruit par les troupes de Nabuchodonosor en 587, celui de Zorobabel remplacé par celui d’Hérode, ce dernier nivelé par Hadrien.

Les Romains ne laisseront cependant pas cette portion de la ville tout à fait à l’abandon. Ils y érigeront des statues, mais ceci devait être très modeste. Même à l’époque byzantine les lieux seront peu fréquentés, au point où certains auteurs anciens signalent qu’on y faisait pousser des légumes. En fait, l’esplanade ne sera vraiment réoccupée qu’à partir de la période arabe alors que l’on y construit les deux principaux édifices encore visibles aujourd’hui : la mosquée d’Omar, dont le dôme doré est devenu le symbole de la ville, et la mosquée el-Aqsa. Ces deux édifices traverseront le temps, non sans avoir subi quelques modifications mineures à l’époque des Croisés, qui utiliseront la mosquée el-Aqsa comme palais royal, et la mosquée d’Omar comme église. C’est à cette époque d’ailleurs que naît, à Jérusalem, l’ordre des Templiers, ces soldats-moines affectés à la garde du palais, que l’on croyait avoir été le temple de Salomon.

Beaucoup plus tard, ce sont les Mamelouques qui construiront, tout autour des murs intérieurs Sud, Ouest et Nord, une série de bâtiments qui abritent maintenant diverses écoles coraniques (madrassa). Ces constructions n’ont pas vraiment d’intérêt pour nous, si ce n’est dans la section Nord-Ouest où se trouvait, à l’extérieur et à l’époque romaine, la forteresse Antonia.

On peut remarquer que le pourtour de l’esplanade n’est pas rectangulaire. Il s’agit d’un trapèze irrégulier dont les dimensions sont les suivantes : Nord: 310 mètres; Sud, 281 mètres; Ouest 491 mètres et Est 462 mètres, ce qui couvre une superficie de 12 hectares. Une partie importante de cet espace est complètement exempte de constructions. Le centre de l’esplanade possède une deuxième esplanade au centre de laquelle s’élève la mosquée d’Omar, ou Dôme de la Roche. On y accède par l’un des huit escaliers qui y montent. À l’Est de la mosquée d’Omar on retrouve une petite construction appelée dôme de la Chaîne, tandis que la mosquée el-Aqsa se trouve à l’extrémité méridionale, donnant contre le mur de la ville actuelle. Dans le mur Est se trouve la porte Dorée, tandis qu’au Sud se trouve ce que la tradition a appelé les « écuries de Salomon ».

Un dernier mot concernant les constructions sur l’esplanade. Le petit monument situé dans la portion Nord-Ouest de l’esplanade, et représenté ici par un rectangle pâle possédant au centre un cercle noir est vu, par la tradition, comme l’endroit où se serait tenu Salomon pour prier sur le temple dont on venait de finir la construction (1 R 8,22-54), et comme l’endroit où se tenait Jésus instruisant les docteurs du temple (Lc 2,46-50). Ce sont évidemment des traditions populaires, comme il en existe des centaines dans le pays.

Les prochaines chroniques permettront de découvrir certains aspects de ce lieu important pour les juifs, les chrétiens et les musulmans.

Robert David

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Le système de canalisation de Jérusalem