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Comprendre la Bible
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chronique du 18 avril 2003
 

Agneaux et aromates
  

QuestionVoici deux questions que suscitent ma lecture des textes entourant Pâques. Quel rapport existe-t-il entre les agneaux que sacrifiaient les Juifs et l'Agneau de Dieu? Quelle explication apportent ces deux versets (Mc 16,1 et Lc 23,56) dans la résurrection de Jésus? (J. Étienne)

RéponsePour répondre à votre première question, disons d'abord qu'il y a un rapport typologique entre les agneaux utilisés dans les sacrifices et l'expression Agneau de Dieu qu'on rencontre dans les textes de la Nouvelle Alliance. On parle aussi de figure, ou encore de préfiguration. Il s'agit d'une personne ou d'une réalité de l'Ancienne Alliance qui annonce ou prépare une personne ou une réalité de la Nouvelle Alliance. Ainsi, par exemple, la manne d'Ex 16 est-elle un type de l'eucharistie (cf. Jn 6). Dans le cas de l'agneau, l'application au Nouveau Testament est surtout développée par les écrits de Jean (cf. Jn 1,29.36 ; 19,31-37 citant Ex 12,46 Ex 12,46 et Nb 9,12 ; surtout Ap 5,6.8.12.13 ; 12,11 ; 15,3 etc.) et par 1 Co 5,7 et 1 P 1,19. Il existe deux façons de comprendre. Premièrement l'agneau pascal. Le texte d'Ex 12 ordonne à chaque famille israélite de prendre un agneau, de l'immoler et d'en répandre le sang sur les portes des maisons. L'ange exterminateur qui doit tuer les premiers-nés des Égyptiens (il s'agit de la dernière des fameuses « plaies d'Égypte » destinées à forcer le pharaon à laisser partir Israël) verra le sang et ne frappera pas les fils d'Israël, mais il « passera ». C'est le sens le plus habituel du mot « Pâque ». La deuxième interprétation vient de l'agneau figure du serviteur persécuté (cf. Jr 11,19 ; Is 53,7 cité par Ac 8,32). La réflexion des premiers chrétiens a naturellement associé Jésus à l'agneau pascal ainsi qu'au serviteur souffrant. En effet, Jésus, par son sang, a délivré l'humanité de l' esclavage ; dans son « passage », les croyants ont eux aussi accompli leur pâque.

Parfums et aromates

Ces deux versets parlent d'aromates et/ou de parfums pour l'ensevelissement du corps de Jésus. Il faut préciser que les juifs n'embaumaient pas les corps (comme les Égyptiens ; cf. Gn 50,2-3) mais les oignaient et les couvraient d'un linceul avant de les déposer dans un tombeau ; cf. Jn 19,39-40. Les versets dont nous parlons ne servent qu'à souligner la réalité de la mort de Jésus. Jésus est vraiment mort. Sa famille et ses disciples ont eu envers on corps les même égards que pour tout défunt. Mais comme les textes signalent que Jésus a été descendu de la croix alors que le repos du sabbat était déjà commencé, on s'est contenté de déposer son corps dans le tombeau, réservant les onctions pour la fin du repos sabbatique. Par rapport à la résurrection de Jésus, ces textes soulignent que Jésus n'a pas été réanimé mais qu'il est réellement ressuscité « d'entre les morts ».

Hervé Tremblay, OP
Professeur au Collège dominicain de philosophie et de théologie (Ottawa)

 

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Le jour de la mort de Jésus