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Comprendre la Bible
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chronique du 12 septembre 2003
 
Simon de Cyrène et Barabbas :
deux personnages épisodiques des évangiles

PAR JEAN-PAUL MICHAUD*

| Introduction | Simon de Cyrène | Barabbas |

 

La préoccupation des évangiles n'est pas l'histoire, au sens technique du mot, mais la foi (voir Jn 20,30-31). Il reste que la foi chrétienne est toute polarisée par l'entrée de Dieu en histoire humaine, dans la chair humaine, selon la formule de Jean: « la parole a pris chair » (Jn 1, 14, La Bible. Nouvelle traduction). D'où l'importance radicale de l'histoire en régime chrétien. La foi chrétienne n'est pas une gnose.

     Il ne s'ensuit pas que tous les détails des récits évangéliques soient historiques, c'est-à-dire démontrables aux yeux de l'historien. On ne pourra jamais sans doute, faute de documents (dont est faite l'histoire), prouver l'existence de nombreux acteurs de second plan qui habitent les récits évangéliques. Reparcourons en ce sens l'évangile de Marc. On peut d'avance éliminer tous les personnages des paraboles. Quant aux personnages des récits de miracles (comme la belle-mère de Simon, la fille de Jaïros, l'aveugle Bartimée), ils ont bien pu exister, bien qu'ils prennent souvent une dimension symbolique dans la dynamique du récit. Dans les évangiles, les grands personnages historiques sont Jean-Baptiste (attestation de l'historien Josèphe, indépendamment des évangiles), Jésus (attestation de Josèphe et quelques allusions d'historiens antiques) et quelques autres personnages connus des historiens: Hérode Antipas, Pilate. D'autres ne sont connus que par les évangiles, mais font partie de ce que j'appellerais la garde rapprochée de Jésus, liés au récit principal, comme les douze, dont on a les noms (voir Mc 3,16-19) ou la famille de Jésus: sa mère et ceux que Marc (6,3) appelle ses frères (dont il donne les noms) et ses soeurs, auxquels on peut ajouter un certain nombre de femmes (Marie, mère de Jacques et de José, Salomé, Marie de Magdala), parentes ou amies de Jésus ou de sa famille.

     Restent quelques personnages épisodiques qui semblent n'avoir d'autre raison de se trouver dans le récit que de s'être trouvés là, en fait, tout simplement. Hasard de l'histoire. Personnages historiques donc? On peut le penser, mais comment le prouver? Il faudrait d'autres documents, indépendants des récits évangéliques. C'est le cas de ce Simon de Cyrène, père d'Alexandre et de Rufus (selon Mc 15,21) et le cas, bien sûr, de Barabbas.

* Jean-Paul Michaud est professeur émérite de l'Université Saint-Paul (Ottawa).

 

Suite de l'article :
Simon de Cyrène 

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Qumrân : une secte et des manuscrits