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Comprendre la Bible
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chronique du 3 septembre 2004
 

La grâce chez saint Paul
 

QuestionJe voudrais savoir la définition de la grâce dans l'Évangile. Que veut dire le mot grâce comme dans Ép 2, 8,10? (Roger)
 

RéponseSaint Paul est le théologien par excellence de la grâce. Il en parle dans Éphésiens, mais il développe surtout cette notion dans Galates et Romains. Il l'associe souvent à la surabondance (2 Co 4,15; 9,8.14; Rm 4,1; 5,15.20; 1 Tm 1,14). Pour lui la grâce désigne la bonté sans limite de Dieu qui travaille le coeur de l'homme pour répandre partout ses dons (1 Co 2,12; 2 Co 9,8, 14; 1 Tm 1,14) à condition de s'ouvrir à elle dans la foi, à condition de l'accueillir. Il le fait par l'intermédiaire de son Fils unique qu'il a donné au monde (Rm 8,32) et qui apporte la rédemption ( 2 Th 1,12; 2 Co 6,1; Ga 2,21; Ep 1,6). La grâce a pour objet l'homme pécheur (Rm 5,15-21). Elle montre que le salut ne vient pas de l'homme mais qu'il est un don de Dieu. Elle s'exprime dans le monde par une diversité de dons (Rm 7,6; Ep 6,7).

     Mais la grâce a ses racines dans l'Ancien Testament. La Septante traduit par grâce charis le verbe hébreu hanan qui revient 56 fois et qui a 41 fois Dieu comme sujet. Dans l'Ancien Testament la grâce désigne la bienveillance de Dieu qui se penche sur son peuple pour lui accorder ses faveurs. En Ex 33,19 la grâce de Dieu est associée à sa miséricorde.

     Dans Matthieu et dans Marc, ce mot et utilisé dans la bouche de Jésus pour exprimer sa relation au Père avant de rompre le pain (Mt 14,19; 15,36; 26,26.27; Mc 6,41; 8,6.7; 14,22.23). Luc l'utilise dans le sens de l'Ancien Testament pour désigner la faveur de Dieu envers Marie (Lc 1,28.30) ou envers Jésus (Lc 2,40.52) et pour exprimer aussi le rayonnement intérieur de Jésus (Lc 4,22). Dans les Actes, ce rayonnement se traduira par la puissance de l'Évangile. Luc met souvent en parallèle les mots puissance et grâce (Ac 4,33; 6,8; 20,32). Elle a nettement pour lui une origine divine (Ac 14,26; 15,40; 23,27).

Yolande Girard
Bibliste, Montréal

  

Lire aussi :
Grâce (AT) ; Grâce (NT)

Article précédent :
Nazareth et son étymologie