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chronique du 12 novembre 2004 | |||||
La colline
de Sion
![]() Le mont Sion et le mont des
Oliviers, vus de l'est
Les Jébuséens, fondateurs de la ville, habitaient le mont Sion où ils avaient bâti une forteresse. C'est cette toute petite ville fortifiée que David a prise vers l'an 1000 avant Jésus-Christ (2 S 5,6-9). C'est là que David a établi son palais. Puis il transporta l'arche de l'alliance plus au nord, sur l'ophel (2 S 6,10-12). David aurait choisi d'en faire sa capitale car la ville était située sur la frontière entre les tribus du nord et celles du sud, qui constituaient Israël, un peu comme la ville d'Ottawa faisait une capitale idéale, parce que située exactement à la frontière entre les deux peuples fondateurs du Canada. Par la suite, Salomon bâtit le temple sur l'Ophel. Une série de murailles entoura la villa, incluant le mont Sion et joignant ce dernier à la colline occidentale. La dernière série de murailles, cependant, inclua la partie nord qui s'était tellement développée, mais exclua la partie sud qui contenait le mont Sion originel, trop accidenté sans doute, de sorte qu'aujourd'hui le mont Sion de David n'est plus à l'intérieur des murailles. Plus tard, la ville a prise le surnom de « Cité de David ». Comme David est le fondateur de la dynastie qui a porté son nom jusqu'à l'exil (587 av. JC) le mont Sion a donc une connotation de demeure royale, même si le palais n'a pas toujours été là. Les développements théologiques sont dus aux connotations de toute ville. Dans l'antiquité, les villes situées sur les hauteurs ne servent d'habitation qu'aux magistrats et aux commerçants. La majeure partie de la population vit dans les champs autour de la ville. En cas de danger, on a le temps de trouver refuge dans la ville et de supporter un siège. Les villes de l'antiquité, avec leur système de défense, et surtout les murailles et les tours, ont donc une connotation de protection, de sécurité. La valeur symbolique des murs qui entourent la ville pour protéger les habitants qui sont à l'intérieur fait que les villes ont une valeur féminine ou maternelle. La ville est représentée comme une mère qui protège ses enfants. Jérusalem n'échappe pas à cette valence symbolique et elle est souvent présentée comme une mère dans la Bible (Ps 87; Is 50,1; 54,5-10; 62,4-5; cf. Ga 4,26). Comme le mont Sion est le noyau originel de la ville, c'est souvent par ce nom que toute la ville est désignée (« fille de Sion » Ps 9,15; Is 1,8; 10,32; 16,1; 62,11; Jr 4,31; 6,2.23). Sion est aussi un synonyme de Jérusalem (Ps 51,20; 102,22; 147,12; Ps 65,2; 69,36; 87,2.5). Au début du christianisme, Jérusalem était une ville assez grande qui s'était étendu plus au nord. Après la destruction de la ville par les armées romaines en 70 de notre ère, les chrétiens y constuisirent des églises. On ne sait pas comment, mais autour du IVe siècle, on a confondu le mont Sion originel avec l'ophel. L'endroit où se trouvait traditionnellement le cénacle et où se trouve aujourd'hui le monastère de la dormition a été appelé « Sion chrétienne ». Sans doute, au delà de l'erreur géographique, a-t-on voulu garder la valeur symbolique de la ville... Hervé Tremblay, OP Article précédent
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