 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
|
 |
|
 |
|
 |
|
 |
|
 |
Cana, Cène
et Croix
Le texte qui suit a été composé par un des membres du groupe de partage d'Évangile de la paroisse Saint-Hippolyte (Montréal). Ce fut son partage à une des dernières réunions du groupe, et, à cause de la réaction des autres membres du groupe (et l'échange très riche qui a suivi), le membre du groupe en question a répondu à la demande générale de l'offrir par écrit. La responsable du groupe l'a trouvé (et le trouve) bien précieux, et voudrait le partager avec d'autres. Les propos exprimés dans ce texte n'engagent que la responsabilité de l'auteur. Vos réactions sont les bienvenues.
Lire Jean 2, 1-11
Trois mots commençant par la lettre « c », la troisième lettre de l'alphabet français.
Cana, la cène, la croix : trois événements, trois étapes, trois points forts au cours des trois années de vie publique de Jésus Christ, où l'EAU et le VIN ont eu leur place pour créer l'AUJOURD'HUI de Dieu sur le monde.
À Cana a lieu, le troisième jour (Jean 2, 1), le premier signe (miracle), quand les vieux vins (Isaïe 25, 6) étant épuisés, l'eau destinée aux ablutions sera changée en vin, le vin nouveau (Joël 4, 18).
À la Cène, l'eau destinée aux ablutions servira normalement pour le lavement des pieds, avant que le vin du repas vienne réchauffer toute la synergie, dirons-nous aujourd'hui, qui maintient encore et pour toujours, dans le temps et dans l'espace, la pérennité de la présence réelle du MAÎTRE avec les hommes.
Sur la Croix, tremplin pour le grand saut vers le troisième jour (la Résurrection), l'eau et le sang sortirent du côté droit (Ez 47, 1-19), après que -à son dernier cri : (sitio : j'ai soif) on lui offrit du vin, mais du vinaigre… Pour quelle raison, hélas? Les AA de 2004 auraient, sans doute, une réponse à proposer : c'est que, à la « multiplication des pains » (Mt 14, 15-21), Jésus Christ n'a donné à boire à personne, mais s'est contenté (peut-être bien malgré lui) de donner à manger seulement à tout le monde. Serait-ce pour bien signifier que le vin, symbole sacré de la sagesse divine, doit être « sablé » au bon moment (Prov 9, 5-6)?
Restons à Cana, où l'on voit venir les jours où il sourd du vin des montagnes, des collines… (Amos 9, 13-14). Ainsi s'est créé l'AUJOURD'HUI (hodie, sêméronne) : l'aujourd'hui de Dieu parmi les hommes. Cet « aujourd'hui », mot cité 12 fois dans l'évangile de Luc et 10 fois dans les Actes des Apôtres dont Luc est l'auteur, vient confirmer le rôle important (la vocation) de la femme dans le projet de Dieu : - soit par la prévoyance de la première « bénévole » face aux besoins et au désarroi d'autrui : ils n'ont plus de vin (Jn 2, 3), soit par la foi insistante de la première « croyante » : Femme, ne te mêle pas… (Jn 2, 4), soit enfin par la clarté du message livré aux serviteurs (et à tous) par « la première apôtre » : quoi qu'il vous dise, faites-le! (Jn 2, 5). -Tout est là, bien en place, pour l'action : bénévolat, générosité, services communautaires, etc…
À Cana, enfin, l'aujourd'hui vécu par Jésus, sa mère, ses amis et les autres invités, a suffit pour confirmer -par une approbation plus qu'éloquente- le mariage traditionnel dans son sens et son concept convenant, comme tout acte d'amour, à toutes les sociétés humaines. N'est-ce pas l'occasion pour chacun de penser plus sérieusement à tout ce qui se dit et se fait de nos jours, au sujet du mariage! À toutes les extravagances, les passions et les fantaisies des esprits exacerbés! Aux conséquences néfastes et délétères des demi-vérités qui polluent nos sociétés dites civilisées et avant-gardistes! Aux jeunes qui attendent nos expériences, nos exemples et nos conseils pour réagir! Aux futures Britney Spears, 22 ans, qui se marie et, 55 heures plus tard, signe son acte de divorce à Las Vegas!
Dans notre paroisse, l'aujourd'hui à vivre pourrait faire du dimanche des noces de Cana une « Journée de célébration annuelle » à l'intention des fiancés et des nouveaux mariés: Ce dimanche-là, à la messe qui ne serait pas la juxtaposition habituelle de centaines de solitudes… humaines, l'Église organiserait, entre parents, familles, amis et proches réunis pour la circonstance, une assemblée vraiment communautaire où chacun aurait le droit - j'allais dire : le plaisir- d'apporter, volontiers, son vin…
Joseph L. Montfort
Le péché originel... une chanson?