chronique du 7 février
2006
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La boîte à outils biblique La suite du Christ, devenir un briseur de solitude (6e partie)
Voir et établir un contact authentique a eu pour résultat d'introduire l'exclu, l'isolé, le solitaire dans une communauté humaine et chrétienne. La foi et la charité de Pierre a fait d'un exclu... un compagnon, d'un être asservi à la mendicité... un homme autonome qui loue Dieu. L'infirme n'est plus « hors-jeu ». Il est réintroduit dans la communauté des croyants. Le don de Dieu l'intègre parmi les relations ecclésiales. Celui qui est accueilli devient témoin à son tour... Au long des lignes qui suivent, l'infirme guéri accompagne les apôtres, comme si son histoire était liée à la leur (4, 14-22). Lorsque Pierre explique au peuple ce qui vient de se passer, il dit ceci : Par la foi au nom de Jésus-Christ, à cet homme que vous voyez et que vous connaissez, ce nom même a rendu la force. C'est la foi en lui qui, devant vous tous, l'a rétabli en pleine santé (3, 16). La foi de qui? Le texte ne parle pas de la foi du malade. Il s'agit bien ici de la foi des apôtres. La foi des apôtres est « contagieuse ». Elle exerce, à partir d'eux, la force même par laquelle le Père a ressuscité son Fils (3, 16). Le signe de la guérison renvoie donc à la foi. Si Pierre a mis le malade debout,
s'il l'a introduit dans le temple, la foi apparaît donc comme la
capacité fondamentale à relever les êtres «
étendus par terre » et « emmurés dans leur solitude
». Dans cette rencontre à la porte du Temple, entre Pierre et l'infirme, il y a une germination d'Église car la puissance de la résurrection s'y manifeste à travers un disciple démuni et un impotent démuni. Jésus dira à Paul : Ma puissance manifeste pleinement ses effets quand tu es faible (2 Co 12, 10). À noter : Le peuple voit, à son tour, le guéri louer Dieu (Actes 3, 9). Il devient une questionvivante adressée au gens qui sont stupéfaits. L'infirme guéri, dont la solitude est brisée, devient un agent de l'église auprès du peuple. C'est lui qui maintenant pourra ouvrir la prote de l'église à d'autres... sans tambour, ni trompette, sans mandat officiel! La foi des premiers disciples a permis douvrir les portes du Temple (considéré comme la Demeure de Dieu) aux « exclus » déterminés et « engendrés » par les autorités religieuses du temps. Jésus lui-même sidentifie à un « exclu », à toute personne humaine en état de besoins les plus élémentaires, qui souffre de ne pas vivre comme une personne créée à limage de Dieu (prisonnier, malade, nu, affamé, ) On relira attentivement la fresque du Jugement dernier dans saint Matthieu 25, 31-46. Pistes dactualisation : En relisant le texte du Jugement dernier, jessaie de me situer actuellement par rapport à ma relation avec Dieu et avec le prochain. Quest-ce qui pourrait être amélioré?
Pierre Alarie, bibliste Chronique
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