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chronique du 20 novembre 2007
 

Parlons-en!

L'affrontement du mal 1/6

« Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu? »
« Suis-je le gardien de mon frère? »

  Chers lecteurs, je profite d’un début de semaine qui s’annonce paisible, pour effectuer des recherches en vue de vous présenter un thème pertinent à partir du récit de Cain et Abel (Genèse 4, 1-17).

  « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu? » me dis-je, suite à une série d’événements qui ralentissent la rédaction de ma chronique et le cours de ma vie quotidienne. En quelques jours, donc, les imprévus se succèdent à un rythme qui est loin d’être « zen ». Je dois aller conduire mon fils ado à l’école parce qu’il a raté son autobus; mon épouse m’apprend que je passerai le « week-end » seul, puisqu’elle devra animer une session pour les jeunes dans le diocèse de Saint-Jérôme. Une inondation dans mon sous-sol me fait craindre de perdre des documents importants. À cause d’embouteillages, je perds deux heures pour me rendre à l’Archevêché où je dois m’excuser pour un navrant retard.

  Et pour couronner le tout, mon confrère de travail se blesse sérieusement! Et une nouvelle secrétaire qu’il faut entraîner pour la bonne marche du travail quotidien!

  Chers amis lecteurs, je le confesse : mon premier réflexe n’a rien du croyant chrétien. Intérieurement, ma paix est ébranlée. Des phrases issues du « vieil homme » resurgissent en moi : « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu? » et son corollaire : « Suis-je le gardien de mon frère? »

  Avant d’analyser le récit de Caïn et Abel, permettez-moi de vous partager quelques réflexions issues de cette fin de semaine que je qualifierais « d’affrontement du mal ».

« Qu’est-ce que j’ai bien
pu faire au bon Dieu pour qu’il m’arrive tel malheur...? »

  Cette interrogation, combien de chrétiens ne l’ont-ils pas eue sur les lèvres un jour ou l’autre? Pour être juste, combien de chrétiens d’un certain âge?... Cette interrogation ne se rapproche-t-elle pas du raisonnement d’Épicure, quelques siècles avant J. C. ?

  « Ou bien Dieu veut supprimer le mal et il ne peut pas, et alors il est impuissant... Ou bien il ne veut pas et ne peut pas, et alors il est incapable... Ou bien il peut supprimer le mal et il ne le veut pas, et alors il est méchant. Ou enfin, il peut et il veut, et alors où est ce Dieu, et d’où vient le mal?...»

  Ici, je ne veux pas répondre à la question du mal, ni porter de jugement de valeur. Tout au plus vais-je tenter d’analyser quelques pistes de réflexions personnelles.

  « Qu’est-ce que j’ai pu faire au bon Dieu... pour que mon mari me trompe ... pour qu’il pleuve durant mes vacances... pour que ma vie soit si monotone... pour que ma fille me donne tant de trouble?... » Ces questions, somme toute banales dans leurs contenus, sont peut-être révélatrices de quelques indices pertinents dans le cadre d’une brève recherche sur l’origine du mal.

  Il me semble au premier abord que cette interrogation sous-tend une culpabilité plus ou moins inconsciente : « Qu’est-ce que j’ai bien pu faire? » Il n’y a pas si longtemps, au Québec, le concept de punition/récompense était lié à celui de péché/mérite. Si je fais le bien, je m’attire les faveurs de Dieu; si je fais le mal, je m’attire ses châtiments. Cette conception d’un Dieu Juge colorait la trame des événements quotidiens des chrétiens. Et les prédicateurs ne manquaient pas de rappeler à leurs fidèles que l’on mérite ce que l’on a... C’est comme si l’on avait fait de Dieu un « super sur-moi » à qui l’on doit rendre des comptes. Dans cette hypothèse, la crainte de Dieu se réduit à une culpabilité purement humaine où le sujet devient esclave de l’humeur du « bon Dieu ».

Autre piste

  Projeter sur un « bon Dieu » l’angoisse de nos souffrances et de nos malheurs » réduit peut-être l’intensité psychologique de l’angoisse. Mais qui est ce « bon Dieu » (…) Est-il le Dieu révélé en Jésus Christ ? L’interrogation que j’analyse n’est-elle pas une interrogation « théiste »? Qui est ce « bon Dieu » ? Par définition, s’il est bon, il est le Dieu qui me garantit que je suis bon parce que je crois en lui. Il peut m’inspirer dans le choix de mes valeurs, de mes actes et même de mes options. Si je fais de mauvais choix, s’il m’arrive des malheurs, je me demanderai en quoi j’ai manqué pour que le « bon Dieu », garant de l’ordre moral, m’envoie une épreuve ou un malheur...

 

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