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chronique du 27 novembre 2007
 

L'affrontement du mal 2/6

Parlons-en!

Les conditions pour une parole plus juste

  Les personnes qui s’interrogent sur ce qu’elles ont bien pu faire au bon Dieu ont le droit de s’exprimer face au mal. Comme chrétien, je veux accueillir leur souffrance, leur offrir mon attention et mon regard. Et comme le souligne le théologien dominicain Jean-Pierre Jossua, je veux avoir le courage d’avouer mon impuissance à expliquer intellectuellement le mal. Ma foi exige cependant de voir et de faire voir comment le Christ a affronté et vaincu cet « excès du mal ». Quelle vision plus pleine et plus signifiante ai-je à offrir à ceux et à celles qui souffrent avec culpabilité, auto-accusation, justification, fatalisme?

Si nous regardions la ques-tion du mal par l’autre bout de la lunette, celui de Dieu!

  Car Yahvé est en procès avec son peuple, il plaide contre Israël : « Mon peuple, que t’ai-je fait? En quoi t’ai-je attristé ? Réponds-moi.» (Michée 6, 3)

  Ô mon peuple ! Que t’ai-je fait ? Que pouvais-je faire pour mon peuple que je n’aie fait ? (Isaïe 5, 4).

  Ô mon peuple, que t’ai-je fait ? En quoi t’ai-je attristé ? Réponds-moi. Est-ce parce que je vous ai fait don de l’univers avec ses richesses, ses beautés, ses minerais, ses animaux? Vous gardez l’univers pour vous-mêmes avec ses richesses au lieu de les partager, puis vous vous en servez pour la guerre, souvent en mon nom, et alors vous gaspillez presque tout et tuez votre frère et mon fils...

  Ô mon peuple, que t’ai-je fait? Est-ce parce que je vous ai donné ma vie et la force ? Et vous vous en servez pour tuer cette vie et persécuter les faibles, les plus petits, les minorités...

  Ô mon peuple, que t’ai-je fait? Est-ce parce que je vous ai fait don de la parole qui vous permet de vivre en relation entre vous? Et vous l’utilisez pour mentir, calomnier, tricher, cacher les pensées de votre cœur...

  Ô mon peuple que t’ai-je fait? En quoi t’ai-je attristé ? Réponds-moi. Est-ce parce que je suis venu parmi vous sur cette terre comme un simple charpentier, cela vous scandalise... Vous avez transpercé mes mains et mes pieds et le cœur!

Là où le péché avait abondé, la grâce a surabondé (Romains 5, 20).

  « Qu’est-ce que j’ai bien pu faire au bon Dieu pour qu’il m’arrive tel malheur ? »

  Il n’y a pas de réponse à cette question sinon qu’elle exprime un « excès de mal ». Pour un regard chrétien, l’excès du mal se trouve en même temps reconnu dans l’excès d’amour : le Christ crucifié. En hébreu, « gloire » se dit kâbôd, « ce qui a du poids », « ce qui est consistant », par opposition à ce qui est vain et vide. Dieu révèle sa gloire, dans l’humilité d’un amour qui nous invite en montrant jusqu’où il peut aller. Devant notre indifférence, nos vanités et notre arrogance, se tient devant nous Jésus en croix. À cette heure, l’homme Jésus s’accomplit; il n’a pas manqué sa vie malgré les apparences. La mort n’aura pas le dernier mot! À cette heure où Jésus est fixé au bois de la croix, Dieu ne rejette pas l’Humain. Ce dernier s’accomplit véritablement en faisant la volonté de Dieu jusqu’au bout. Cela est glorieux, cela « a du poids », cela est « porteur d’éternité ». Jésus nous révèle que la volonté de Dieu n’est pas une menace pour l’humain puisqu’elle fait jaillir la vie. Jésus en croix nous révèle que l’Homme et Dieu sont à jamais réconciliés en lui. La croix de Jésus, où il sera glorifié, est l’ultime étape de l’expérience de Jésus sur terre. Elle est la conséquence de ses choix pour le Règne de Dieu. En le ressuscitant, le Père agréera le chemin de croix comme un chemin de vie.

  • Dans la Croix, Dieu ne rejette pas l’humain. Au contraire, l’Homme Jésus s’accomplit dans cette volonté de Dieu assumée jusqu’au bout dans la fidélité.
    • Pour moi, que signifie l’expression « faire la volonté de Dieu »?
    • Est-ce une préoccupation qui me fait peur, me fait sentir coupable ou, au contraire, m’enthousiasme ?
    • Quand ai-je déjà fait l’expérience de croix, d’obstacles qui m’ont permis de grandir ? Je n’ai pas à choisir « ma croix ». Elle m’est donnée à porter chaque matin dans le simple fait d’assumer ma condition humaine.
    • Comment est-ce que je réagis à cette affirmation ?
    • En ce qui concerne la manière dont Jésus fut glorifié sur la croix, ai-je des objections, des critiques, des observations, des questions, des résistances ?

 

Chronique précédente :
L'affrontement du mal 1/6