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chronique du 24 février 2009
 

Le péché, parlons-en ! (1/2)

Dans cette chronique, je veux continuer de réfléchir avec vous sur la notion de « péché ».  S'il est vrai que je suis à la fois un être en devenir avec ses limites et un être essentiellement de relation, je découvre que c'est le devenir et la relation qui sont impliqués directement dans le péché. Je me propose de signaler tout simplement les divers niveaux de perception du péché et de mentionner qu'ils sont toujours présents en moi de façon interreliée.

1er niveau de perception

Le péché m'apparaît comme l’expérience du « mal-faire » par rapport à un ensemble de règles codifiées.  Il m'arrive encore de dire : « Qu'est-ce que j'ai pu faire au Bon Dieu pour qu'il m'arrive telle chose? »  Le péché est alors perçu comme un sentiment d'impureté, de désaccord, de manque d'harmonie. Essentiellement, cette perception est liée au concept de punition/récompense. Elle est enracinée dans le SURMOI psychologique où, enfant j'ai appris à obéir à certaines règles.  Dieu m'apparaît alors comme un Juge qui exerce une justice de rétribution.  Dans cette optique, je perçois le pardon comme la purification d'une tache et je vis le sacrement de réconciliation comme la satisfaction d’être remis sur la bonne voie.

2e niveau de perception

Le péché m'apparaît comme l’expérience du « mal-faire » par rapport à une relation « brisée ». Je me dis : « Il ne faut pas que je fasse de peine à Dieu ».  Le péché est perçu comme la culpabilité ressentie entre ce que je suis  et « l'idéal » qui m'interpelle.  Je vis cet écart comme une trahison, une relation brisée.  Je perçois mon péché comme une offense à Dieu.  Dieu m'apparaît alors comme un Être qui m'appelle à vivre une relation personnelle avec lui.  Dans cette optique, je reçois le pardon comme le renouvellement d'une amitié.

3e niveau de perception

Le péché m'apparaît comme l’incapacité radicale de conformer toute ma vie à la volonté de Dieu, qui m’appelle à me réaliser pleinement comme être humain.

Saint Paul l’a exprimé magistralement dans un texte devenu familier et que je vous invite à redécouvrir pour vous-même.

« En effet, nous savons que la Loi est spirituelle; mais moi je suis un être de chair, vendu au pouvoir du péché.  Vraiment ce que je fais, je ne le comprends pas : car je ne fais pas ce que je veux, mais je fais ce que je hais. (…) Je trouve donc une loi s'imposant à moi, quand je veux faire le bien; le mal seul se présente à moi.  Car je me complais dans la loi de Dieu du point de vue de l'homme intérieur; mais j'aperçois une autre loi dans mes membres qui lutte contre la loi de ma raison et m'enchaîne à la loi du péché qui est dans mes membres. Malheureux homme que je suis!  Qui me délivrera de ce corps qui me voue à la mort? Grâces soient rendues à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur!

C'est donc bien moi qui par la raison sers une loi de Dieu et par la chair une loi de péché ».

Je vous invite à relire ce passage de la Lettre aux Romains 7, 14-15; 21-25 : L’homme sous l’emprise du péché.

Le péché apparaît, sans culpabilité, comme une espèce de tristesse, provenant de ma prise de conscience de mon échec à être entièrement responsable de mon propre devenir humain.

Le péché, dans ce climat se manifeste comme suit :

  1. II y a des circonstances concrètes dans ma vie.
  2. Je prends conscience que mes ressources sont limitées.
  3. Je n'utilise pas volontairement mes ressources limitées par rapport aux circonstances concrètes pour les dépasser ou les transcender.

Je ne passe pas à l'action, je démissionne, parce que par orgueil, par mépris de moi, par dévalorisation, par repli sur moi, je ne veux pas admettre que la plus petite richesse en moi peut être mise au service de Dieu, de moi-même ou de mes frères et sœurs.

Levant les yeux, il vit les riches qui mettaient leurs offrandes dans le Trésor.  Il vit aussi une veuve indigente qui y mettait deux piécettes, et il dit : « Vraiment, je vous le dis, cette veuve qui est pauvre a mis plus qu'eux tous.  Car tous ceux-là ont mis de leur superflu dans les offrandes, mais elle, de son dénuement, a mis tout ce qu'elle avait pour vivre (Luc 21, 1-4).

LE PÉCHE, C'EST LE REFUS D'ÊTRE DANS LA RÉALITE, ICI ET MAINTENANT,
le péché, c’est le refus du réel. C’est dire oui à la mort et démissionner. C’est dire oui au néant et fuir dans l'illusion.

Qu’en pensez-vous?

 

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