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Les mots pour le dire
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chronique du 22 juin 2012

 

Le baptême : de Jean Baptiste à nous

Le baptême du Christ

Le baptême du Christ
dessin attribué à Harmensz Van Rijn Rembrandt

Hébreu : thâbal
Grec : baptismô (plonger, submerger)

Lorsqu’on pense au baptême, on pense à Jean Baptiste ou au sacrement d’initiation chrétienne, mais dans la Bible, le verbe « baptiser » n’a pas qu’une signification religieuse.

     Au contraire, il veut dire plonger ou tremper quelque chose dans un liquide. Ainsi, on peut « baptiser » du pain dans une sauce lors d’un repas comme le fait Ruth (Rt 2,14). La Bible emploie le mot « baptiser » pour une serviette trempée dans de l’eau (2 R 8,15), pour un pied recouvert d’huile (Dt 33,24) ou pour un vêtement trempé de sang (Gn 37,31).

     On se rapproche du sens actuel du baptême lorsque la Bible emploie ce mot pour décrire la purification d’un homme qui se plonge dans l’eau d’une rivière pour être purifié de sa lèpre (2 R 5,14). Aussi, on se baptise dans l’eau pour se purifier du contact d’un mort (Si 34,30). La plongée dans l’eau accompagne parfois des prières rituelles (Jdt 12,7). Au sens figuré, le livre d’Isaïe (21,4) écrit que l’iniquité qui submerge (ou baptise) quelqu’un s’empare de lui.

     Dans le Nouveau Testament, le verbe « baptiser » sera aussi utilisé de façon similaire pour le pain trempé (baptisé) par Jésus au cours du dernier repas pour désigner celui qui va le trahir (Jn 13,26) ou pour désigner diverses ablutions rituelles juives.

     Par ailleurs, baptiser qualifie surtout le geste prophétique pratiqué par Jean-Baptiste. Jésus recevra lui-même le baptême de Jean et plus tard, les chrétiens baptiseront les nouveaux croyants au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Le baptême de Jean et celui des chrétiens sont différents des multiples ablutions juives puisqu’ils ne se donnent qu’une foi pour toute. Les baptêmes de Jean et des chrétiens gardent des significations différentes. Un passage de l’évangile de Jean (Jn 4,1-3) montre même qu’il y a une certaine compétition dans nombre de baptêmes réalisés par un groupe ou l’autre. Le baptême de Jean était centré sur le pardon des péchés et la conversion à une vie nouvelle, alors que le baptême chrétien reprend cette signification en ajoutant le don de l’Esprit, l’initiation chrétienne et la participation à la mort et la résurrection de Jésus.

     Ce sont les lettres de Paul qui vont explicitement lier le baptême à la mort puisque par ce rite, les chrétiens participent de façon symbolique à la mort et la résurrection de Jésus. D’ailleurs, une plongée dans l’eau peut rapidement devenir mortelle. On peut se rappeler que l’eau a une double symbolique dans la Bible : la mer est le lieu du mal, mais l’eau permet aussi la purification et la vie.

     Avec le temps, la submersion dans l’eau d’une rivière a été substituée par l’aspersion de quelques gouttes. Certaines Églises, comme les Églises orthodoxes, continuent de pratiquer un baptême d’immersion suivant la pratique des premiers chrétiens. Certains groupes comme les témoins de Jéhovah vont même jusqu’à louer une piscine de grandeur olympique pour leur cérémonie de baptême.

     En cette veille du 24 juin, je me permets de souhaiter une bonne Saint-Jean-Baptiste à tous les Québécois. C’est la fête nationale du Québec parce qu’il est notre saint patron et que traditionnellement, la naissance de Jean Baptiste est célébrée le 24 juin. La première Saint-Jean en Nouvelle-France a été célébrée sur les rives du Saint-Laurent en 1636 par un feu de joie et cinq coups de canon.

Sébastien Doane

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