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Symbole biblique
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Imprimer chronique du 27 janvier 2004
 

La mère de Jésus accueillie

 

Dès cette heure-là, le disciple l'accueillit chez lui (Jean 19, 27). Le quatrième évangile, celui de saint Jean, termine ainsi le dialogue entre Jésus, sa mère et le disciple que Jésus aimait. Jésus, du haut de la croix a dit à sa mère : Femme, voici ton fils. Et il a dit au disciple : Voici ta mère. Ces mots sont très émouvants à cause de la circonstance dans laquelle ils ont été prononcés. Ce sont parmi les dernières recommandations de Jésus avant d'expirer. L'évangéliste nous les a rapportés parce que, au-delà de l'histoire, l'attitude du disciple a une haute portée symbolique. Une nouvelle famille a été constituée et elle est composée de la mère de Jésus et du disciple devenu son frère adoptif. Le quatrième évangile a commencé en disant à propos de Jésus que « les siens ne l'ont pas reçu ». Cependant aux noces de Cana, la mère de Jésus se montre disposée en tout à l'écoute de sa parole. Elle dit aux serviteurs : Faites tout ce qu'il vous dira. Le disciple, lui est ce compagnon du cercle intime de Jésus qui, par geste d'amitié et comme pour mieux écouter ce qu'il dit, a reposé la tête sur sa poitrine à la dernière Cène.

     La mission de Jésus a été clairement révélée tout au long du petit livre qui s'achève ici. Il doit créer un seul troupeau (Jn 10, 16), rassembler les enfants de Dieu dispersés (11, 52),  et surtout en mourant, porter beaucoup de fruits car il attirera tout à lui (12, 24.32).

     Le disciple que Jésus aimait a accueilli la mère de Jésus. Ainsi il s'est conformé d'une manière inconditionnelle à la parole de Jésus. La mort de Jésus est un événement souverainement efficace. Dans l'évangile de Luc, la conversion du bon larron en est la preuve. Dans l'évangile de Jean, la perpective est plus mystérieuse et comme plus prometteuse. La petite communauté faite de la mère de Jésus et du disciple bien-aimé est une annonciatrice de la communauté chrétienne. Le moment dramatique de la mort de Jésus est le point de départ d'une Église reconnaissable à l'amour que l'on y exerce les uns pour les autres. Des traductions plus subtiles portent au lieu de « Dès cette heure-là », « à cause de cette heure-là »; voilà une variante dans la traduction du mot grec « apo ». Cela signifie que la mort de Jésus n'est pas que le point de départ dans le temps de la première communauté, mais sa cause ou sa source.

     Encore maintenant, nous vivons de ce mystère de mort et de vie. De plus, la maternité spirituelle de Marie transcende les siècles et rejoint chacune de nos communautés locales.

Pierre Bougie, PSS
Professeur au Grand Séminaire de Montréal

Série précédente (La ténèbre) :
La peur du noir