INTERBIBLE
Les Écritures
les évangiles de l'ACÉBACla Bible en français courantexplorationglossairesymboles
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Symbole biblique
  montagne
Imprimer

chronique du 26 décembre 2014

 

Un enfant nous est né!

Le retour du fils prodigue

La nativité
Gerrit van Honthorst (1590-1656)
Huile sur toile, circa 1620
Galleria degli Uffizi, Florence, Italie


Loin d’être anecdotique, l’incarnation de Dieu se fait par la naissance d’un enfant. Regardons comment s’articule le symbole de l’enfant dans la Bible.

La condition sociale des enfants

     En Israël, le fait d’avoir des enfants était vu comme une bénédiction de Dieu, surtout s’il s’agissait de fils. Par ailleurs, aux temps bibliques les enfants n’avaient pas les mêmes droits et la même place dans la société qu’aujourd’hui. Il est bien connu qu’un des dix commandements exprime clairement le respect que les enfants doivent avoir envers leurs parents (Ex 20,12). Mais, on porte moins l’attention aux passages qui mentionnent qu’un père peut tuer son enfant s’il désobéit (Dt 21,18-21). D’ailleurs, quelques récits bibliques montrent des pères sacrifiant leurs enfants comme Abraham et Isaac (Gn 22), Jephté et sa fille (Jg 11,29-40), Achaz et son fils (2 R 16,3) et Manassé et son fils (2 R 21,6). En contrepartie, des textes bibliques condamnent les sacrifices d’enfants (Lv 20,2-5; Dt 12,31 et 18,10). Dans l’ensemble, le lecteur de la Bible comprend que les enfants sont complètement dépendants de leurs parents qui ont le droit de vie et de mort sur eux.

Jésus et les enfants

     Contrairement à l’attitude des disciples qui protestent contre la présence d’enfant dans un rassemblement, Jésus accueille les enfants sans discrimination. « Laissez les enfants venir à moi, car le Royaume de Dieu est à ceux qui sont comme eux. » (Mc 10,14) Pourquoi est-ce que Jésus offre les enfants comme modèle? Tout simplement parce qu’ils sont symboles de vulnérabilité et d’humilité puisqu’ils dépendent de leurs parents. Le texte de Marc se poursuit en affirmant que la ressemblance aux enfants est une condition nécessaire pour l’accès au Royaume : « En vérité je vous le déclare, qui n’accueille pas le Royaume de Dieu comme un enfant n’y entrera pas. » (Mc 10,15)

     Un autre passage de Marc indique aussi que d’accueillir un petit enfant peut être l’occasion de l’accueil de Jésus lui-même. S’occuper d’un petit enfant devient alors un lieu de la présence du Christ pour les chrétiens. « Qui accueille en mon nom un enfant comme celui-là m’accueille moi-même. » (Mc 9,37)

Jésus comme enfant

     Les évangiles de Matthieu et Luc commencent par des récits racontant les origines et la naissance de Jésus. Dans les deux cas, Jésus est présenté comme un enfant nouveau-né. Il est complètement dépendant des autres personnages. En Matthieu, il est même menacé d’être assassiné par le roi Hérode. Jésus, comme tout enfant, est complètement vulnérable. Heureusement, Dieu veille sur lui et permet à Joseph de le protéger. Le texte marque une opposition entre la puissance du roi Hérode et cet enfant complètement vulnérable. Ironiquement, c’est Hérode qui meurt et l’enfant qui est sauvé. Il est l’Emmanuel, la présence de Dieu avec nous (Mt 1,23).

L’enfant, exemple de sagesse prophétique

     Inutile de chercher Dieu dans la puissance, il est dans ce petit enfant. Saurons-nous à notre tour devenir comme un enfant? Dans nos sociétés où l’argent, le pouvoir et le savoir sont si valorisés, saurons-nous agir de façon prophétique en renonçant à ces valeurs? Les enfants sont porteurs d’une sagesse qui peut mener vers Dieu. Soyons à l’écoute de ces grands sages.

Cet article est extrait de Lexique sympathique de la Bible, Montréal, Novalis, 2013, 280 p.

Sébastien Doane

Chronique précédente :
De l’absence d’un père à la présence du Père