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Coups de coeurs
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chronique du 29 octobre 2000
 

La maison du Père

 

La nature a pris son petit air chagrin, les nuages donnent l'impression d'être toujours au bord des larmes, même le soleil a l'air de frissonner. Ah! le mois de novembre, le mois de l'entre-deux saisons, le mois des morts aussi. Pour exorciser la mort et toutes nos peurs, une antique tradition celtique a repris de la vigueur. L'Halloween était, il n'y a pas si longtemps encore, une fête où les enfants se déguisaient en petits diablotins carburant aux friandises. Maintenant, les adultes s'en donnent à cœur joie dans cette sorte de carnaval du macabre avec ses sorcières, araignées, chauves-souris, squelettes et tutti quanti. Quel contraste avec la fête chrétienne du lendemain, la Toussaint.

La famille de Dieu

     La mort nous bouleverse, elle nous remue intérieurement, elle donne le vertige, car elle nous met en face de notre finitude, de la limite temporelle de notre existence terrestre. Mais notre existence a-t-elle seulement un horizon terrestre limité, comme si celui-ci était un fond de scène où nous allons finir par nous cogner le nez? La foi y répond par la négative, non sans parfois éprouver un certain frisson en s'inquiétant du comment de l'au-delà.

      Dans son discours d'adieu aux disciples, Jésus voit leur bouleversement à l'idée de sa mort prochaine. Par la médiation de l'évangile selon saint Jean, les paroles qu'il leur adresse nous rejoignent également dans notre besoin d'espérance. Plutôt que de se livrer à un discours théorique, Jésus utilise le langage symbolique qui rend la vérité plus accessible.

      «Que votre cœur ne se trouble pas! vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures, sinon, vous aurais-je dit: je vais vous préparer une place?...» Dans la langue hébraïque, un seul mot (bayit) désigne à la fois la maison et la famille. Le terme évoque un lieu d'appartenance stable et durable. Avoir sa maison, c'était être ancré solidement sur la terre des ancêtres. Appartenir à une famille, c'était être intégré à une communauté et à une tradition vivante. La maison, c'était un patrimoine familial inaliénable; et la famille était une communauté de vie permanente.

      Dans la maison du Père, ou dans la famille de Dieu, c'est tout comme, il y a de la place pour tout le monde. Chacun peut y trouver la sienne. Les dimensions de la famille de Dieu dépassent les limites visibles que nous sommes parfois tenter de lui fixer. La porte de la maison est toujours ouverte et accueillante.

      De même que l'on ne peut renier ses liens familiaux, ainsi en est-il de notre appartenance à la famille de Dieu qui ne saurait être détruite. Nous sommes déjà enfants de Dieu, mais nous avons besoin de toute notre vie pour apprendre à vivre en fils et filles de Dieu, en marchant à la suite du Fils bien-aimé.

Saints et saintes

      En tant que membres chrétiens de la famille de Dieu, nous vivons dans la foi et l'espérance que nous sommes solidaires, dans notre vie comme dans notre mort, du Christ ressuscité. Notre devoir est de vivre comme tel. Voilà le défi quotidien à relever! Vivre chaque jour comme des saints et des saintes, comme des hommes et des femmes qui se mettent du côté de Dieu, qui laissent l'Évangile façonner leur vie. Vivre en saints et en saintes, c'est aussi se mettre à l'école de la miséricorde de Dieu, de la charité active, de la prière confiante, telle que Jésus l'a révélé à travers ses actes.

      Nous sommes des saints et des saintes en formation, qui apprennent à l'être un peu plus chaque jour. Il y a des jours où cela va tout seul; alors que, d'autres jours, nous traînons de la patte. C'est à ce moment-là que nous avons besoin de nous tourner vers la multitude de ces saints et saintes qui goûtent pleinement la joie d'être de la famille de Dieu, rassemblés dans la maison du Père. Ils nous font signe et nous encouragent à poursuivre notre route avec confiance et persévérance.

 

Yves Guillemette, ptre

Chronique précédente :
Le guide Philippe