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Coups de coeurs
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chronique du 6 mai 2003
 

Une voix familière

 

Le téléphone sonne. Je prends le combiné et j'entends une voix. Une voix que j'ai déjà entendue mais que j'ai de la difficulté à replacer. Je connais la voix mais j'ai peine sur le coup à reconnaître la personne qui est au bout du fil. Tout en écoutant la personne, je me torture les méninges pour l'identifier, perdant un peu ce qu'elle a à me dire jusqu'au moment où je réussis enfin à reconnaître la voix.

     Une telle expérience, un peu gênante, est arrivée à presque tout le monde et elle peut nous aider à comprendre ce que Jésus veut nous dire quand il décrit le type de relation qu'il entretient avec ses disciples : Celui qui entre par la porte est le pasteur des brebis. Le portier lui ouvre et les brebis écoutent sa voix, et ses brebis à lui, il les appelle une à une et il les mène dehors. Quand il a fait sortir toutes celles qui sont à lui, il marche devant elles et les brebis le suivent, parce qu'elles connaissent sa voix (Jean 10, 2-4). En se décrivant comme le bon pasteur qui connaît ses brebis, en affirmant que ses brebis écoutent sa voix, Jésus s'appuie sur une coutume des bergers de son temps, mais qui a cours encore aujourd'hui.

     Les bergers de la Palestine avaient coutume de rassembler leurs brebis dans un enclos pour la nuit. Le matin venu, chaque berger appelait ses brebis par un son distinctif et que seules ses brebis pouvaient reconnaître. C'est de cette manière que chaque berger récupérait ses brebis pour les amener paître. Voilà pour la façon d'agir des bergers, qui sert de point de comparaison à Jésus qui se présente comme le bon pasteur.

     Dans le contexte de l'Évangile selon saint Jean, notre passage sur le bon pasteur, suit la guérison de l'aveugle-né. Celui-ci, après avoir reconnu Jésus comme Messie et Fils de Dieu, est chassé de la communauté juive (Jean 9, 34). Jésus vient à ses devants et, comme le berger qui rassemble ses brebis, il entraîne à sa suite ce nouveau disciple. Une nouvelle communauté d'appartenance se forme peu à peu autour de Jésus. Une communauté qui s'agrandira au fur et à mesure que des êtres humains, répartis parmi toutes les nations, donneront l'adhésion de leur foi à Jésus, le reconnaissant comme le Fils de Dieu : J'ai encore d'autres brebis qui ne sont pas de cet enclos; celles-là aussi, il faut que je les mène; elles écouteront ma voix; et il y aura un seul troupeau, un seul pasteur (Jn 10, 16).

     Beaucoup de gens connaissent Jésus, mais éprouvent de la difficulté à reconnaître en lui le don de Dieu offert aux êtres humains pour qu'ils entrent dans une relation d'amour réciproque avec le Père. En s'identifiant comme le bon pasteur, Jésus se présente comme le guide que les êtres humains peuvent suivre et sur lequel compter pour fonder solidement leur existence. La connaissance que Jésus a de l'homme reflète celle de Dieu. Et cette connaissance n'est pas un savoir intellectuel, mais d'abord et avant tout une relation intime et intérieure fondée sur l'amour. Croire en Jésus Christ, c'est entrer nous aussi dans la dynamique de cette relation d'amour réciproque. C'est reconnaître, à travers Jésus Christ, la voix de Dieu qui nous appelle intérieurement à nous approcher de lui, à lui faire confiance, à l'aimer et nous laisser aimer par lui.

Yves Guillemette, ptre
Directeur du Centre biblique et du Site InterBible


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Jésus, mystère de pauvreté