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Coups de coeurs
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chronique du 31 octobre 2006
 

Une foi en formation


Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, c’est toi qui lui aurais demandé et il t’aurait donné de l’eau vive (Jean 4, 10). Il n’en fallait pas plus pour piquer la curiosité de la Samaritaine et enclencher une conversation qui, à la manière des creuseurs de puits artésiens, s’enfonce dans les profondeurs mystérieuses de la rencontre de l’homme et de Dieu, à la recherche de la vérité.

     Il y a quelque chose de moderne dans ce dialogue entre Jésus et la Samaritaine comme si, transcendant les siècles, ils se trouvaient de plain pied dans la culture actuelle : « Pour nos contemporains, si la vérité se reçoit de la tradition, elle est aussi le fruit de leur propre travail d’exploration. Elle est reçue, mais elle est également découverte. Elle demeure au-delà de nous-mêmes, mais elle nous advient par une activité du sujet, à travers un itinéraire personnel » (AECQ, Annoncer l’Évangile dans la culture actuelle du Québec, pages 34-35).

     Jésus n’a pas suivi de formation en éducation des adultes, mais il en applique plusieurs principes, comme celui justement de permettre à la Samaritaine de prendre une part active dans la recherche de la vérité. Il l’accompagne dans son cheminement de foi en respectant son expérience de vie façonnée autant par son histoire personnelle que par la tradition religieuse de son peuple : « La confession de foi intervient au terme d’un processus actif où le sujet est un acteur important. L’individu veut être capable de s’exprimer, d’arriver à dire ‘Je crois’. Il n’y arrive pas tout seul, mais il y arrive en mettant en corrélation sa propre expérience humaine interprétée dans la foi avec d’autres expériences vécues dans la foi et attestées dans la tradition» (AECQ, idem, page 35).

     En abordant la question délicate des relations amoureuses de la Samaritaine, Jésus fait franchir à leur dialogue une étape importante. C’est à partir de ce moment que la femme commence à percevoir que Jésus n’est pas un Juif comme les autres : il a les qualités de ce Dieu qui scrute les reins et les cœurs. Sa parole, comme celle des prophètes, pénètre dans les profondeurs de l’âme. En lui faisant prendre conscience de la pauvreté de ses relations amoureuses et de l’insatisfaction qu’elles génèrent, Jésus ouvre à la Samaritaine un chemin qui prépare l’expérience de la foi comme relation vivante avec Dieu et source d’épanouissement de la personne humaine. Sa confession de foi viendra après qu’elle aura elle-même introduit le sujet de la relation avec Dieu, abordé sous l’angle du lieu de culte.

     L’exemple de Jésus et de la Samaritaine nous montre que le questionnement sur la manière de vivre en relation avec les autres peut ouvrir un chemin vers la foi. Certes l’individualisme moderne rend difficile l’ouverture à l’Autre. Au niveau religieux, cet individualisme s’exprime, comme on dit, par le bricolage d’une religion à la carte. Mais cet individualisme commence à faire voir ses limites. De plus en plus on voit s’affirmer des valeurs comme le sens de la solidarité, la recherche identitaire, le besoin d’une communauté d’appartenance. Avec un regard de foi et d’espérance, on peut les considérer comme des pierres d’attente d’une relation personnelle avec Dieu. L’avenir saura dire si cela conduit à la foi.

 

 

 

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