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chronique du 5 décembre 2006
 

Noël à Samarie

Noël à Samarie! Le titre vous paraît fantaisiste? Noël, c’est à Bethléem que ça se passe et nulle part ailleurs! Noël à Samarie! Allons donc! c’est tiré par les cheveux! Pourquoi pas! C’est le temps des Fêtes après tout. Et puis comme c’est le dernier « Coup de cœur » à paraître dans la revue, autant le faire dans la joie plutôt que dans la tristesse. Noël à Samarie! Il faisait tellement chaud, le jour où Jésus a rencontré la Samaritaine, qu’on aurait pu y trouver les fondements bibliques du Noël des campeurs en pleine canicule du mois de juillet.

     Bon! Soyons sérieux, car quelqu’un pourrait dire qu’il n’est pas bien de s’amuser avec les Écritures. L’affaire est trop sérieuse. Mais à bien y penser, selon ces mêmes Écritures, la Parole de Dieu n’aime-elle pas s’amuser avec les êtres humains. Manquerait-elle de sérieux? Ne lit-on pas dans le livre des Proverbes que la Sagesse faisait ses délices en s’ébattant tout le temps en présence du Créateur de même que, en s’ébattant sur la surface de la terre, elle trouvait également ses délices parmi les enfants des hommes (cf. Pr 8, 30-31)?

     Revenons encore une fois à un peu de sérieux! Pour l’évangéliste Jean, la Sagesse et la Parole de Dieu, c’est tout un. Le Verbe de Dieu, c’est le Fils de Dieu qui vient planter sa tente parmi nous, pour trouver ses délices à fréquenter les êtres humains et leur révéler l’amour du Père. Cette Sagesse, ce Fils qui prend Parole, a le visage et le nom de Jésus, Ieshoua, YHWH sauve.

     Cette venue de Dieu parmi les hommes, dans la pièce d’à-côté de l’auberge de Bethléem, Luc la décrit avec tambours et trompettes. Le ciel est illuminé en pleine nuit et la Bonne Nouvelle retentit aux oreilles des bergers : Je vous annonce une grande joie : aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur (cf. Luc 2, 10-11). Les oreilles encore toutes vibrantes de cette annonce, les bergers se hâtent vers le lieu pour contempler maintenant de leurs yeux le nouveau-né, la présence toute neuve de Dieu parmi les hommes.

     Cette venue de Dieu, cette habitation du Verbe parmi les siens, Jean affirme qu’elle se réalise chaque fois qu’une personne accueille le don Dieu par un acte de foi. C’est ce qu’a vécu la Samaritaine en faisant de sa pauvreté, de ses fragilités, de sa recherche de Dieu, cet espace où le don de Dieu, la source d’eau vive, pourra établir sa demeure. C’est sa crèche à elle. C’est dans la pleine luminosité de midi que la Samaritaine, au puits de Jacob, entreprend son cheminement vers la foi : elle passera des ténèbres à la lumière, de l’ignorance de Dieu à la connaissance du Père. Elle ne pourra s’empêcher de communiquer sa découverte. La révélation de midi au puits de Jacob fait écho à l’annonce de l’ange dans la nuit de Bethléem. Cette fois, c’est la Samaritaine qui est l’ange, la messagère de la Bonne Nouvelle auprès de ses concitoyens. Comme la troupe céleste avait jadis entonné l’hymne du salut universel : Gloire à Dieu au plus haut des cieux, paix aux hommes qu’il aime, ce sont maintenant les Samaritains qui, après avoir accueilli Jésus chez eux, proclament en chœur à tout homme qui voudra prêter l’oreille : Ce n’est plus sur tes dires que nous croyons; nous l’avons entendu et nous savons que c’est vraiment lui le sauveur du monde (Jn 4, 42).

     Cette fête de Noël à Samarie n’a pas le même éclat que le premier Noël à Bethléem. Elle brille d’un autre éclat, pascal celui-là. En effet, rappelons-nous le dernier point abordé par la Samaritaine, celui du lieu de culte. Dans sa réponse, Jésus opère un déplacement. L’adoration de Dieu n’est pas une question de lieu, mais une question de rencontre avec Dieu en tant que Père : Mais l'heure vient - et c'est maintenant - où les véritables adorateurs adoreront le Père dans l'esprit et la vérité, car tels sont les adorateurs que cherche le Père (Jn 4, 23). Adorer le Père dans l’Esprit de vérité, c’est entrer dans la relation filiale de Jésus, le Fils de Dieu : À tous ceux qui l'ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom (Jn 1, 12). Pour revenir à la question de la Samaritaine, le nouveau Temple qui s’ouvre désormais aux enfants de Dieu, c’est le corps ressuscité de Jésus, comme le note l’évangéliste à la fin du récit de la purification du Temple : «Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai.» (…) Il parlait du sanctuaire de son corps (cf. Jn 2, 19-21). Noël à Bethléem et Noël à Samarie se renvoient l’un l’autre : le premier célèbre l’incarnation du Fils de Dieu; le second évoque notre naissance à la vie divine par la foi au Verbe fait chair. Je vous souhaite donc deux fois Joyeux Noël!

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