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ÊTRE LIBRE (1/4)
 

Être libre

Libre comme l'oiseau
Et la graine qui pousse à travers le bitume
Et fleurit au bord de la route.
Libre comme la lumière
Libre comme le vent, échevelant les arbres
Libre au fond de ma prison
De chair et de sang
Libre, parce que libérée de mes chaînes
Par le feu de l'Amour

Jeanne-Marie Quinche, Poèmes interdits,
Lausanne, Ouverture, 1984.

Le cadre de la liberté (Exode 20,1 - 17)

     « Être libre, c'est faire tout ce que je veux, quand je le veux, où je le veux et comme je le veux! ». Qui n'a déjà entendu cette définition de la liberté lancée d'un ton péremptoire et revendicateur par un adolescent en quête d'indépendance? Mais a-t-il vraiment réfléchi à ce que cela voulait dire? Car si la liberté, c'est « faire tout ce que je veux » et que mon voisin a la même liberté que moi, est-ce que cela signifie aussi qu'il peut faire ce qu'il veut chez moi? Qu'il a le droit de me voler ou de me violenter? Nous avons besoin de limites! ... Oui, mais lesquelles? Ou plus précisément, les quelles vont garantir ma liberté et les quelles vont au contraire la restreindre?

     En y réfléchissant bien, nous constaterons que le sentiment de liberté n'est pas tellement lié à l'absence ou non de règles… Ainsi, si l'imagination ou la musique nous donnent facilement l'impression d'être libre, l'école ou le travail, quant à eux, sont reconnus comme restrictifs, pourtant par les connaissances ou l'argent qu'on y acquiert, ces éléments garantissent notre autonomie. Plus troublant encore, le sport nous donne un sentiment très fort de liberté, pourtant c'est un domaine où les règles sont strictes et clairement déterminées. Que ce soit en équipe ou en solo, tous les sports ont leurs règles qui permettent de jouer ensemble, de se protéger et de se comparer.

     Force-nous est de constater que les règles ou les lois sont nécessaires pour fixer un cadre à l'intérieur duquel nous pourrons avoir le sentiment d'être libres et en sécurité. C'est bien cette idée qui est défendue dans le texte d'Exode 20,1-17, communément appelé « les dix commandements » ou, plus littéralement, « les dix Paroles ». 

     Quand Dieu a conduit les Hébreux dans le désert, après les avoir libérés du joug de l'esclavage en Egypte, Il voulait leur donner la chance d'être un peuple libre et heureux! Mais ceux-ci étaient un peu perdus : avant d'arriver dans ce lieu, ils étaient esclaves, c'est-à-dire… juste rien! Les esclaves n'ont aucun droit, aucune identité, aucune autonomie… Alors pour que ce ramassis de pauvres hères anonyme devienne un peuple à part entière, Dieu leur donne un cadre, un point de repère : le décalogue. 

     Beaucoup considèrent (ou ont considéré) ce texte comme un « empêcheur de tourner en rond », un moyen pour Dieu de contrôler les êtres humains, à l'origine de sa vindicte envers les hommes : « attention, Dieu te voit! Et si tu n'agis pas bien, il te punira! ». Pourtant, dès les premiers mots du chapitre, le ton est donné : « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t'a sorti de l'esclavage » (Exode 20,2) !  C'est tout au contraire l'image d'un Dieu libérateur, qui est désignée ici! Et c'est justement pour pouvoir vivre pleinement cette liberté que le nouveau peuple de Dieu reçoit cette Parole! Une Parole qui donne le « standard minimum » pour vivre ensemble en bonne harmonie, pour avoir une identité, une référence commune, pour pouvoir enfin devenir « quelqu'un » et s'épanouir.

Nathalie Henchoz

Suite de l'article :
Choisir la vie, choisir la mort

Chronique précédente :
L'eau de Mara, eau de liberté

 

 

 

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